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Les opposants égyptiens ont entamé un sit-in sur la place Tahrir

La place Tahrir, au centre du Caire, a été envahie presque comme au plus fort de la révolution. [EPA - Khaled Elfiqi]
La place Tahrir, au centre du Caire, a été envahie vendredi après-midi par des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie. - [EPA - Khaled Elfiqi]
Une centaine de personnes ont été blessées vendredi lors d'affrontements entre des partisans et des opposants du président égyptien Mohamed Morsi qui, la veille, s'était attribué des pouvoirs élargis. Le mouvement d'opposition se poursuit avec un sit-in.

Après une journée de manifestations à travers le pays, les opposants au président égyptien Mohamed Morsi ont entamé vendredi soir un sit-in sur l'emblématique place Tahrir au Caire pour demander au dirigeant islamiste de revenir sur sa décision de renforcer considérablement ses pouvoirs.

"Toutes les forces politiques révolutionnaires se sont mises d'accord pour commencer un sit-in vendredi", a déclaré dans un communiqué le Courant populaire dirigé par Hamdeen Sabbahi, candidat de gauche arrivé troisième à l'élection présidentielle de juin. Jusqu'à présent, 26 mouvements et partis politiques ont accepté de prendre part au sit-in, ont indiqué les organisateurs.

Une centaine de blessés

Les manifestants ont mis le feu à la devanture du siège du Parti de la liberté et de la Justice, issu des Frères musulmans. [AP - Amira Mortada]
Les manifestants ont mis le feu à la devanture du siège du Parti de la liberté et de la Justice, issu des Frères musulmans. [AP - Amira Mortada]

Durant la journée, des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie se sont réunis sur la place Tahrir. Dans trois autres villes, de violents affrontements ont éclaté avec des partisans du chef de l'Etat, faisant une centaine de blessés, selon des responsables médicaux.

Des manifestants ont mis le feu aux sièges du Parti de la liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans, dans trois villes d'Egypte, selon la télévision publique. Les locaux du PLJ ont été incendiés dans les villes de Suez, Ismaïliya et Port Saïd, selon la chaîne. Un responsable du parti islamiste a en outre indiqué que les locaux du parti avaient été pris d'assaut dans la ville d'Alexandrie.

Devant une mosquée de la ville d'Alexandrie, dans le nord du pays, où se trouvent les bureaux des Frères Musulmans dont est issu le président, des milliers de personnes ont échangé des jets de pierres après les prières musulmanes du vendredi. Des manifestants anti-Morsi ont envoyé des pierres et des pétards aux pro-Morsi qui se sont protégés avec leur tapis de prière.

L'opposition dénonce un "coup d'Etat"

Des manifestants égyptiens ont lancé des cocktails molotov dans les locaux du Parti de la liberté et de la justice des Frères musulmans. [AFP - STR]
Des manifestants égyptiens ont lancé des cocktails molotov dans les locaux du Parti de la liberté et de la justice des Frères musulmans. [AFP - STR]

Mohamed Morsi a demandé jeudi l'adoption d'une nouvelle loi, qui doit être ratifiée par le futur Parlement, prévoyant la création d'un "Tribunal révolutionnaire" pour enquêter sur le meurtre des manifestants et juger toute personne ayant dissimulé des preuves lors des procès précédents, selon le porte-parole de la présidence.

L'initiative du président est considérée par l'opposition comme une menace pour la marche vers la démocratie du pays et un "coup d'Etat" remettant en cause les acquis de la révolution de 2011.

Un responsable du Parti de la liberté et de la justice, le bras politique de la confrérie des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, a cependant estimé que les mesures annoncées étaient nécessaires pour garantir la bonne marche de la révolution et "pour engager des poursuites contre (les officiels) du ministère de l'Intérieur qui sont responsables du meurtre" des centaines de manifestants lors de la révolte.

agences/vtom

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La communauté internationale sceptique

La France estime que les décisions prises par le président égyptien Mohamed Morsi, qui a annoncé jeudi le renforcement de ses pouvoirs au détriment du pouvoir judiciaire, ne vont "pas dans la bonne direction", a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères.

L'Union européenne a aussi appelé Mohamed Morsi à respecter "le processus démocratique".

Inquiet, Washington a rappelé que "l'une des aspirations de la révolution (de 2011) était de s'assurer que le pouvoir ne serait pas trop concentré entre les mains d'une seule personne ou d'une institution".

Mohamed Morsi défend sa décision

Le président égyptien Mohamed Morsi s'est déclaré vendredi déterminé à assumer ses fonctions renforcées, dénoncées par l'opposition comme dictatoriales.

"Personne ne peut arrêter notre marche en avant. Je remplis mes fonctions au service de Dieu et de la nation et je prends des décisions après avoir consulté tout le monde", a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par l'agence officielle Mena.

"La stabilité politique, la stabilité sociale et la stabilité économique, c'est ce que je souhaite et ce pourquoi je travaille", a-t-il ajouté.