Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé vendredi de venir rapidement en aide aux blessés et à la population de Goma en République démocratique du Congo (RDC), contrôlée par le M23 depuis mardi. L'organisation a renforcé son équipe, alors que de nombreux blessés ont besoin d'aide.
"Les blessés de guerre sont nombreux et des milliers de personnes déplacées sont sans assistance depuis plusieurs jours à Goma", a affirmé Frédéric Boyer, chef de la sous-délégation du CICR à Goma.
Populations déplacées sans assistance
Alors que la situation s'est relativement calmée dans la ville de Goma, le CICR est inquiet pour la population dans d'autres zones en proie aux combats, notamment à l'ouest de la ville (Sake, Minova), ainsi qu'à Kisangani, Bunia et Bukavu, où des violences ont éclaté en marge de manifestations.
"La ligne de front se déplace et de nouvelles communautés sont directement touchées par le conflit au Nord et au Sud-Kivu. D'autres vivent dans la crainte d'être affectées sous peu", a dit Frédéric Boyer. Le CICR a pris la décision de renforcer son équipe médicale afin de soutenir les hôpitaux. Le chirurgien-chef du CICR, basé à Genève, vient d'arriver à Goma en renfort.
Surcharge des hôpitaux
Selon une première évaluation effectuée dans deux hôpitaux de Goma, près de 80 blessés de guerre ont été recensés mercredi et jeudi dans ces deux établissements. Près de la moitié ont été blessés lors des récents affrontements, entraînant une surcharge pour les centres hospitaliers.
En raison de l'afflux de personnes déplacées en ville de Goma, l'équipe du CICR a en outre approvisionné en eau des lieux d'hébergement temporaire, parmi lesquels le centre de transit pour enfants Don Bosco, qui abrite des enfants non accompagnés mais aussi 7000 personnes déplacées.
Une équipe de la Croix-Rouge de la RDC, soutenue par le CICR, s'est pour sa part chargée de la gestion d'une soixantaine de dépouilles mortelles à Goma.
agences/vtom
L'ONU n'a accès qu'à un camp de déplacés
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré vendredi n'avoir plus accès qu'à un seul de ses 31 camps de déplacés au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), après l'offensive de la rébellion du M23.
Ces camps abritent quelque 108'000 personnes, selon le HCR.
L'ONU a aussi dénoncé vendredi les menaces de mort envoyées aux défenseurs des droits de l'Homme, journalistes et représentants des autorités, ainsi que les multiples et diverses violences commises contre les civils, y compris les défenseurs des droits de l'Homme et aussi les enfants.
Des drones pour surveiller les rebelles
Les Nations unies envisagent d'utiliser pour la première fois des drones pour surveiller l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à une rébellion armée, une initiative controversée qui pourrait inquiéter certains Etats membres.
Des responsables des opérations de maintien de la paix de l'ONU ont pris contact avec les gouvernements congolais et rwandais à propos de cette initiative délicate qui pourrait créer un précédent, ont indiqué des diplomates.
L'ONU envisage aussi d'accroître l'effectif de sa mission Monusco -actuellement de 17'500 hommes environ mais qui peut être porté à 19'500 hommes-- et de la redéployer en RDC.