La contestation du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes a pris un tour violent samedi. Des incidents ont eu lieu dans sa ville de Nantes et sur le site du futur aéroport, faisant au moins sept blessés. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, qui a été maire de Nantes de 1989 à mai 2012, a réitéré son engagement dans ce projet.
En soirée, le gouvernement socialiste a dit vouloir confier la semaine prochaine, "dans un souci d'apaisement", à une commission du dialogue le soin d'exposer le projet contesté d'aéroport et d'entendre toutes les parties prenantes.
Matignon admet des doutes
"S'agissant de son impact sur l'environnement et sur les terres agricoles, les ministres concernés ont annoncé aujourd'hui que des études complémentaires seraient conduites et qu'aucune opération de défrichement ne serait entreprise avant que ces études complémentaires n'aient été menées à leur terme", écrit Matignon dans un communiqué.
L'aéroport du Grand-Ouest de Notre-Dame-des-Landes, à 30 km au nord de Nantes, doit remplacer d'ici à 2017 l'actuelle plate-forme de Nantes-Atlantique. Les travaux de défrichement doivent commencer en 2013. Certains squatteurs sont installés sur ces 1650 hectares de terres agricoles depuis trois ans.
ats/bri
Au moins sept blessés
A Nantes, un policier anti-émeute (CRS) a perdu connaissance après avoir été touché au visage par un pavé. Il a été hospitalisé. Les incidents ont éclaté devant la préfecture en fin d'après-midi, en marge d'une manifestation de plusieurs milliers d'opposants au projet d'aéroport. Des policiers anti-émeutes (CRS) ont utilisé des lances à eau contre des manifestants dont certains ont lancé des pierres en criant "Ayrault, salaud, le peuple aura ta peau". Ils ont quitté samedi vers 19h00 les abords de la préfecture.
Sur le site du futur aéroport, quatre opposants et deux gendarmes ont été légèrement blessés dans des heurts. Neuf personnes ont également été interpellées, au deuxième jour d'une vaste opération d'expulsion des opposants qui occupent le site.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a condamné les violences contres les policiers et les gendarmes, rendant hommage à leur "sang-froid".