La Catalogne, poussée par une fronde indépendantiste, vote dimanche pour élire son Parlement, dans un défi au gouvernement espagnol qui pourrait mener cette puissante région du nord-est du pays vers un référendum sur son avenir.
Le chef de file nationaliste Artur Mas, porté par une manifestation monstre organisée le 11 septembre dans les rues de Barcelone, aux cris de "Indépendance", a promis aux 7,5 millions de Catalans d'organiser dans les quatre ans un référendum sur leur avenir.
Face au refus de Madrid d'accorder à la Catalogne l'autonomie budgétaire qu'elle réclame, Artur Mas, âgé de 56 ans, président de cette région à la forte identité linguistique et culturelle, a fait le pari du conflit ouvert et convoqué ces élections anticipées, deux ans avant la date prévue.
Monde des affaires inquiet
En face, le gouvernement conservateur espagnol, déjà accaparé par sa lutte contre la crise économique, se retrouve confronté à un défi majeur: si la perspective d'une éventuelle indépendance reste éloignée, il en va néanmoins de la pérennité du modèle de l'autonomie régionale, l'un des fondements de la Constitution de 1978.
De quoi faire trembler le monde des affaires face au spectre d'un Etat qui pourrait se retrouver de facto hors de l'UE et de la zone euro, alors que la région pèse pour un cinquième du PIB de l'Espagne.
La région, aujourd'hui la plus endettée d'Espagne, réclame un "pacte fiscal", équivalent à celui dont bénéficient le Pays Basque et la Navarre, qui lui permettrait de lever elle-même l'impôt et de gommer les inégalités dont elle se dit victime.
Les intentions d'Artur Mas restent cependant ambiguës, alors que selon un sondage du quotidien El Pais, 46% des Catalans seulement voteraient oui à l'indépendance si la question leur était posée.
agences/pym