L'ex-Premier ministre Alain Juppé, "constatant que ses propositions n'ont pas été acceptées", a déclaré dimanche que les conditions de sa médiation pour la présidence de l'UMP entre Jean-François Copé, 48 ans, et François Fillon, 58 ans, n'étaient "pas réunies".
Par conséquent, sa mission est "achevée", indique-t-il dans un communiqué. En début de matinée déjà, Alain Juppé n'avait pas caché son pessimisme sur l'issue de la médiation qui a eu lieu après 19h dimanche.
Fillon veut aller en justice
François Fillon accuse Jean-François Copé d'avoir rejeté la médiation d'Alain Juppé. Dans un communiqué, il indique que son rival de porter "seul désormais la responsabilité d'un échec qui touche notre parti et compromet, au-delà, l'image de l'action politique".
"Je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants", a annoncé dimanche soir François Fillon. La jurisprudence semble lui donner quelques espoirs, puisqu'il est courant qu'un scrutin très serré, joué à quelques dizaines ou centaines de voix, soit annulé en cas d'allégations de fraude.
Il s'agirait d'un fait sans précédent dans la vie politique française. En 2008, l'ex-candidate à l'Elysée, Ségolène Royal, n'était pas allée au bout de cette menace quand elle revendiquait la direction du Parti socialiste face à Martine Aubry.
Jean-François Copé s'en remet pour sa part à une commission de recours interne. Celle-ci était en réunion dimanche matin pour réexaminer les résultats. Les pro-Fillon l'ont quittée après un peu plus d'une heure de réunion, faute de représentants du médiateur Alain Juppé.
ats/bri
La crise à l'UMP
Partisan d'une "droite décomplexée", Jean-François Copé a été proclamé lundi soir vainqueur par la marge infime de 50,03% (98 voix d'avance sur plus de 174'000 votants).
François Fillon a contesté ce résultat, parce que la commission d'organisation du scrutin avait oublié de compter des bulletins des Départements d'Outre-mer.
Alain Juppé avait proposé de présider une instance pour réexaminer les résultats et les plaintes des deux parties.
La rivalité entre les deux hommes a notamment pour enjeu une éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2017.
Nouvelle élection ou scission?
Selon un sondage Ifop, 71% des Français et 67% des sympathisants UMP estiment que ce serait "une bonne chose" de refaire l'élection. Ce sondage, réalisé auprès de 1005 personnes, est paru dans le Journal du Dimanche.
Certains partisans UMP envisagent une scission au sein du groupe.