Des dizaines de personnes se sont rendues lundi matin, à l'appel de l'Acipa, principale association d'opposants au projet du futur aéroport nantais, sur le site de Notre-Dame-des-Landes, en France. L'organisation entend "protéger les cabanes réoccupées".
Le nouvel équipement, un projet de plus de 550 millions d'euros attribué à Vinci et soutenu par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, ex-maire de Nantes, doit remplacer l'actuel aéroport Nantes Atlantique en 2017.
Forte mobilisation
Les premières personnes ont commencé à converger vers la parcelle dite de "la Châtaigneraie" dès 05h30 et 45 tracteurs étaient positionnés et enchaînés depuis dimanche soir autour des nouvelles cabanes construites par les opposants au projet au quatrième jour de très vives tensions sur ce terrain.
Ces "nouvelles cabanes" de la Châtaigneraie, sont devenues un lieu emblématique de la lutte car ces maisons ont été construites collectivement lors d'une grande manifestation le 17 novembre et qu'elles risquent désormais la destruction.
Opposition solide
Au lever du jour, plusieurs responsables "historiques" de l'Acipa étaient aussi présents sur les lieux. Ils ont indiqué qu'ils avaient reçu l'assurance de la préfecture que les opérations de déblaiement prévues par les forces de l'ordre lundi matin ne concerneraient que les gravats d'une ferme squattée qui a été détruite vendredi, les Rosiers.
Un des plus anciens opposants, Michel Tarin, qui avait fait une grève de la faim de 28 jours au printemps dernier, se disait "très combatif et déterminé". "De toutes façons, s'ils avaient voulu intervenir ici ce matin, tout était prévu pour qu'il y ait des barrages de tracteurs un peu partout, pour protester".
D'importantes forces de gendarmerie étaient visibles au lever du jour. Par mesure de précaution, les opposants avaient tout de même incendié une barricade sur le chemin menant aux nouvelles cabanes.
ats/aduc
Rappel des faits
Depuis vendredi, les forces de l'ordre, absentes le 17 novembre lors de la manifestation massive de "réoccupation" du site de Notre-Dame-des-Landes, sont réintervenues en nombre pour expulser puis détruire tous les lieux d'habitation qui avaient pu être reconstruits depuis une première vague de destruction en octobre.
De très vifs affrontements ont eu lieu, faisant des blessés de part et d'autre. Après avoir proposé samedi une "commission de dialogue" et un report de six mois des travaux de défrichage qui devaient commencer en janvier, Jean-Marc Ayrault a aussi fait savoir dimanche par la voix de la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem que cette mesure ne prévoyait "aucunement de revenir sur le projet d'aéroport" qui doit remplacer en 2017 celui de Nantes.
Face à lui, la principale association d'opposants l'Acipa, mais aussi les élus opposés à l'aéroport, ont indiqué qu'il n'y aurait "pas de dialogue sans retrait des forces de police".