Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi contre l'austérité devant le parlement portugais. Les députés ont voté le budget pour 2013, d'une rigueur sans précédent.
La troïka, cible des manifestants
"Nous disons non à la troïka et à ces politiques", "Il faut en finir avec cette politique avant qu'elle n'en finisse avec nous", pouvait-on lire sur les banderoles agitées par les manifestants, réunis à l'appel du principal syndicat portugais, la CGTP.
A chaque manifestation, les protestataires prennent pour cible la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) représentant les créanciers du Portugal, sous assistance financière depuis mai 2011. "C'est un vol, c'est le peuple qui paie", "Salaires bloqués, avenir hypothéqué", "chômage au Portugal, honte nationale", scandaient d'autres manifestants en brandissant des cartons rouges en signe de sérieux avertissement au gouvernement.
afp/ap/moha
Un budget de redressement
Le Parlement portugais a approuvé mardi un budget d'une rigueur sans précédent pour l'an prochain, qui doit permettre à ce pays sous assistance financière internationale de redresser ses finances publiques.
La loi de finances pour 2013 a été adoptée avec les voix de la majorité absolue qui soutient le gouvernement de centre-droit. L'ensemble de l'opposition de gauche a voté contre le document.
"Le budget de l'Etat pour 2013 est un pas déterminé de plus sur le chemin du redressement", a déclaré avant le vote le ministre des Finances Vitor Gaspar. "Les risques et les incertitudes qui entourent l'exercice budgétaire pour 2013 sont importants", a-t-il toutefois reconnu.
Tenu de ramener le déficit public à 4,5% du PIB fin 2013, l'exécutif du Premier ministre Pedro Passos Coelho compte récupérer 5,3 milliards d'euros obtenus à 80% par de nouvelles hausses d'impôts.
Alors que l'économie portugaise est plongée dans la récession et que le chômage atteint des niveaux record, ce nouveau train de mesures de rigueur suscite des tensions sociales croissantes.