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Nouveaux affrontements violents au Caire contre le décret présidentiel

Heurts violents au Caire sur la place Tahrir
Heurts violents au Caire sur la place Tahrir / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 28 novembre 2012
De nouveaux heurts ont éclaté mercredi au Caire entre manifestants et forces anti-émeutes, tandis que deux hautes instances judiciaires ont dénoncé le renforcement des pouvoirs du président Morsi, source de la contestation.

L'Egypte s'enfonce encore un peu plus dans la crise mercredi. Au Caire, des centaines de manifestants ont passé la nuit de mardi à mercredi sur la place Tahrir pour dénoncer le décret qui dote le président Mohammed Morsi de pouvoirs exceptionnels (voir encadré).

Des heurts ont eu lieu dans la nuit dans les rues environnantes de la place Tahrir, avant de s'y propager mercredi matin. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et des gaz ont atteint les tentes où des protestataires campent depuis le 23 novembre.

La Cour de cassation suspend ses travaux

Sur le plan institutionnel, la Cour de cassation a annoncé mercredi la suspension de ses travaux jusqu'à ce que le décret controversé soit annulé. La Haute cour constitutionnelle a, elle, jugé injustifiées les accusations de partialité de Mohamed Morsi à son encontre.

Le 22 novembre, le président avait en effet décidé qu'aucune instance judiciaire n'était à même dissoudre la commission chargée de rédiger la future Constitution (une instance très critiquée car accusée d'être dominée par les islamistes). Or, la composition de cette commission constituante fait actuellement l'objet d'un recours devant la Haute cour constitutionnelle.

Mardi, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté à travers le pays, une mobilisation populaire inédite contre le président et son puissant mouvement des Frères musulmans.

afp/ptur

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Le décret polarise la population égyptienne

L'Egypte fait face depuis l'annonce du décret de Mohammed Morsi à une crise sans précédent depuis son élection en juin.

Après une rencontre avec la hiérarchie judiciaire lundi, le chef de l'Etat égyptien a maintenu le décret par lequel il s'autorise à prendre toute mesure jugée nécessaire pour "protéger la révolution". Unique inflexion apparente, seuls ses "pouvoirs souverains" -dont la définition reste vague- sont hors d'atteinte des juges, a dit la présidence, laissant entendre que les décisions de routine pourraient être soumises aux magistrats.

Pour ses partisans, ces pouvoirs exceptionnels permettront au président d'engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l'adoption prévue dans quelques mois de la nouvelle Constitution.

Ses détracteurs l'accusent, eux, de se comporter en "nouveau pharaon" et de "voler la révolution". Depuis le début des troubles, trois personnes ont été tuées dans des heurts entre policiers et manifestants ou entre protestataires des deux camps rivaux, selon des sources médicales.