Au douzième jour de la guerre ouverte entre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l'UMP, la lassitude a gagné du terrain, en dépit des initiatives de quelques députés pour proposer une sortie de crise. Quant à Nicolas Sarkozy, il a continué d'agir en coulisses en déjeunant avec Jean-François Copé, trois jours après avoir invité François Fillon.
Actif, mais dans l'ombre
L'ancien chef de l'État, que ses proches disent "excédé" et "atterré" par le climat de tension dans sa famille politique, ne cesse de téléphoner aux uns et aux autres pour tenter d'imposer une solution à un parti menacé chaque jour un peu plus d'explosion.
Nicolas Sarkozy, qui a fait le voeu de s'éloigner de la vie politique après sa défaite face à François Hollande en mai, ne veut pas et ne peut pas s'engager publiquement dans la bataille.
Selon un de ses proches, "il sait qu'il n'a que des coups à prendre en revenant sur l'avant-scène".
Il est aussi sous la surveillance de la majorité, qui l'a déjà mis en garde contre toute rupture de la neutralité qui s'impose à chaque membre siégeant du Conseil constitutionnel.
L'autorité numéro 1 de l'UMP
L'ancien président reste, selon son ancien ministre Alain Juppé, "le seul à avoir une autorité suffisante" pour guider les belligérants vers une sortie de crise.
"Nicolas Sarkozy est sans doute l'autorité qui compte le plus à l'UMP. Il faut respecter la parole de Nicolas Sarkozy comme celle des militants", a renchéri l'ancien secrétaire général du parti, Xavier Bertrand.
sipa/moha
Les deux parties restent irréconciliables
Jean-François Copé a déclaré mercredi que les négociations n'avaient plus lieu d'être avec son rival. François Fillon ayant mis à exécution sa menace de constituer un groupe parlementaire indépendant, le Rassemblement-UMP (RUMP), le président proclamé du parti a ajouté qu'il ne serait désormais plus que "le premier opposant" à François Hollande.
Dans un communiqué publié jeudi, François Fillon a proposé la mise en place d'un groupe de travail pour préparer un nouveau vote sur la présidence de l'UMP. Il s'est félicité "que 139 députés et la quasi totalité des sénateurs du groupe UMP aient appelé à un nouveau vote pour l'équipe dirigeante de l'UMP".
L'option d'organiser un référendum auprès des militants pour savoir s'il fallait revoter, sur laquelle François Fillon et Jean-François Copé étaient tombés d'accord, a, elle, été abandonnée.
Nouvelles initiatives UMP
Le député David Douillet a demandé que la commission des sages de l'UMP, prévue par les statuts du parti, se réunisse pour sortir le mouvement de la crise, en insistant pour qu'un nouveau vote des adhérents ait lieu afin de départager François Fillon et Jean-François Copé.
Un groupe de travail restreint réunissant des députés fillonistes, copéistes et "non-alignés" est par ailleurs en train de se constituer à l'Assemblée nationale pour définir une solution au conflit, a annoncé le député Daniel Fasquelle.