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La rue palestinienne laisse éclater sa joie après le vote à l'ONU

La Palestine devient un État observateur à l'ONU
La Palestine devient un État observateur à l'ONU / L'actu en vidéo / 1 min. / le 30 novembre 2012
Tirs d'armes automatiques en l'air, feux d'artifice et embrassades: la rue palestinienne a accueilli dans l'euphorie l'accession de la Palestine jeudi soir au rang d'Etat observateur non-membre des Nations unies.

Jeudi soir, au moment où la Palestine a obtenu le statut d'Etat observateur à l'ONU, la joie a éclaté à Ramallah et jusque dans la bande de Gaza. (Lire aussi: La Palestine devient un Etat observateur à l'ONU)

Les armes automatiques ont crépité à Ramallah, les klaxons des voitures ont retenti sur les deux grandes artères de Jérusalem-Est annexée, et à Bethléem, en Cisjordanie, les cloches des églises ont résonné pour marquer l'événement. Un feu d'artifice aux couleurs palestiniennes, rouge, vert, noir et blanc, a jailli au dessus de la Vieille ville de Jérusalem.

Défilé à Gaza

"Je suis vraiment content que le statut d'Etat (observateur) ait été adopté, même s'il ne s'agit que d'une victoire morale", exulte Rachid al-Kor, 39 ans, à Ramallah. Pour l'occasion, les autorités avaient dressé une scène au coeur de la ville qui abrite le siège de l'Autorité palestinienne.

"Evidemment que je suis heureuse. Nous allons finalement devenir un Etat. Le changement sera peut-être lent sur le terrain mais il viendra assurément", s'enthousiasme Rim Maloch, 26 ans, le drapeau national peint sur la joue.

Des milliers de Gazaouis ont aussi participé à un défilé unitaire, du siège du Conseil législatif au bâtiment de l'ONU. Certains brandissaient des portraits de Mahmoud Abbas, scène rare dans l'enclave, qui échappe depuis 2007 à son autorité, et de Yasser Arafat, symbole de l'unité perdue et retrouvée à la faveur de la démarche à l'ONU.

Date symbolique

A Naplouse, environ 7000 personnes ont afflué vers la place principale, ornée pour l'occasion de portraits de Mahmoud Abbas et du défunt leader Yasser Arafat.

La date n'a pas été choisie au hasard. En ce même jour de novembre il y a 65 ans, l'ONU adoptait le plan de partition de la Palestine mandataire en un Etat juif et un Etat arabe. Xavier Abou Eid, un porte-parole du département de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), représentante des Palestiniens, promet: "65 ans après, nous sommes de retour aux Nations unies. Mais cette fois, nous y resterons".

agences/vtom

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Les Palestiniens pourraient adhérer à la CPI

Le vote de l'Assemblée générale des Nations unies pourrait modifier la donne dans les tribunaux internationaux.

Grâce à cette reconnaissance implicite d'un Etat souverain, les Palestiniens pourraient déposer une demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) et obtenir du même coup la possibilité d'engager des poursuites pour crimes de guerre contre des responsables israéliens.

Cette menace d'une guerre juridique a déjà dissuadé plusieurs responsables civils ou militaires israéliens de se rendre à l'étranger de peur d'être arrêtés pour des accusations de crimes de guerre.

"Victoire sur le chemin de la libération", selon le Hamas

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, s'est félicité de "la victoire" de la Palestine après l'octroi jeudi du statut d'Etat observateur à l'ONU.

"Il s'agit d'une nouvelle victoire sur le chemin de la libération de la Palestine et nous nous en réjouissons. Le Hamas la considère comme un succès unitaire qui suscite la joie au sein de notre peuple", a déclaré Ahmed Youssef, un dirigeant du mouvement dans la bande de Gaza.

Le Hamas a officiellement cautionné l'initiative du président palestinien Mahmoud Abbas pour obtenir un Etat observateur à l'ONU, faisant provisoirement taire les divergences entre son chef en exil, Khaled Mechaal, et ses dirigeants à Gaza.

Réactions en Israël et aux Etats-Unis

Pour Washington et Israël, seule la négociation directe peut mener à la création d'un Etat palestinien.

L'ambassadrice américaine Susan Rice a affirmé que le vote était "contre-productif" et créerait des "obstacles" à la paix.

L'ambassadeur israélien à l'ONU, Ron Prosor, a affirmé que cette initiative "ne changera pas la situation sur le terrain", notamment parce que l'Autorité palestinienne "ne contrôle pas Gaza". A Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que le discours de Mahmoud Abbas était "rempli de propagande mensongère" contre Israël.

Ce qui inquiète les Israéliens et les Américains, c'est la possibilité qu'ont désormais les Palestiniens de rejoindre la Cour pénale internationale et d'y attaquer Israël.