Le gouvernement israélien a exprimé vendredi son intention de construire 3000 logements dans des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, en réponse à l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU. Un haut responsable israélien, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a confirmé cette information d'un journaliste du quotidien israélien Haaretz.
"Il s'agit d'une agression israélienne contre un Etat et le monde doit prendre ses responsabilités", a réagi Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Benjamin Netanyahu mis à mal par l'opposition
Gelé depuis des années sous pression américaine, le projet controversé de construction dans le secteur E1 vise à rattacher la colonie de Maalé Adoumim, en Cisjordanie, à des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967.
Il est vivement dénoncé par les Palestiniens, car il couperait pratiquement en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité d'un Etat palestinien. Benjamin Netanyahu, qui avait dénoncé jeudi le vote de l'Assemblée générale, a été accusé par son opposition de n'avoir pas su dissuader les Palestiniens.
Menace de remise en cause des accords
Le vice-Premier ministre Sylvan Shalom a de nouveau fait planer vendredi la menace de remise en cause des accords signés avec l'autorité palestinienne. Il a accusé Mahmoud Abbas d"'initiative unilatérale contraire aux accords d'Oslo". "La violation de ces accords (...) signifie qu'Israël aussi peut entreprendre des initiatives unilatérales, comme appliquer la souveraineté israélienne dans les Territoires", a-t-il estimé.
Israël pourrait en outre bloquer les taxes qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne ou réduire le nombre de permis de travail pour les Palestiniens.
afp/ptur/vtom
Une plaque "Etat de Palestine" à l'ONU
Une nouvelle plaque "Etat de Palestine" a été installée vendredi à l'Assemblée générale de l'ONU pour le représentant palestinien Riyad Mansour.
Mahmoud Abbas appelle à la reprise des négociations
"J'ai dit mille fois que nous voulons reprendre les négociations et nous sommes prêts à le faire", a déclaré Mahmoud Abbas à des journalistes à New York, où il s'était rendu pour la réunion de l'ONU.
"Nous ne posons pas de condition mais il existe pas moins de 15 résolutions de l'ONU qui considèrent la colonisation comme illégale et comme un obstacle à la paix qu'il faut éliminer. Pourquoi ils (les Israéliens) n'arrêtent pas la colonisation?", a-t-il ajouté.
"Nous voulons résoudre tous les dossiers: les frontières (...), les réfugiés, Jérusalem, la colonisation, l'eau, la sécurité", a-t-il précisé. "Nous sommes prêts à tout cela mais se pose la question suivante: est-ce que les voisins israéliens sont prêts? La balle est dans leur camp et dans celui des Américains" a estimé le président de l'autorité palestinienne.
Washington condamne le projet israélien
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a condamné vendredi soir le projet israélien de construction de logements dans les colonies, estimant que cela "faisait reculer la cause de la paix" avec les Palestiniens.
Dans un long discours centré sur le Proche-Orient, Hillary Clinton a plaidé une nouvelle fois pour une "paix globale entre Israël et tous les Palestiniens, conduits par leur autorité légitime, l'Autorité palestinienne".
"Nous devons tous oeuvrer pour trouver le chemin vers les négociations qui puissent aboutir à l'objectif d'une solution à deux Etats. C'est notre objectif", a martelé la chef de la diplomatie américaine, qui doit quitter son poste en janvier.