A la veille d'une date butoir fixée par Nicolas Sarkozy, les rivaux pour la tête de l'UMP Jean-François Copé et François Fillon se sont retrouvés à deux reprises lundi. Ils ont tenté de trouver un compromis sur les modalités d'un nouveau vote.
Partisans de l'ancien Premier ministre et du président proclamé de l'UMP se veulent optimistes sur les chances de succès de cette négociation de la dernière chance, à la veille de l'officialisation annoncée du "Rassemblement-UMP" ("R-UMP", 72 membres), le groupe dissident de François Fillon à l'Assemblée nationale.
Bonne volonté des rivaux
Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, ainsi que plusieurs responsables du parti, ont lancé un appel à l'unité pour éviter à l'opposition "le ridicule" d'une scission "mortifère" dans l'hémicycle face à la majorité de gauche.
Jérôme Chartier, l'un des porte-parole de François Fillon, a déclaré que les rivaux, dont l'inimitié a éclaté à la faveur de la crise, faisaient preuve de "bonne volonté". Ils se sont parlé lundi en fin de matinée dans le bureau du député de Paris, à l'Assemblée, pendant un peu plus d'une heure, et ont repris le dialogue vers 18h45 au même endroit.
"Au moins il y a un progrès, ils se parlent", a commenté l'ancien ministre Luc Chatel, partisan de Jean-François Copé. Pour Jérôme Chartier, "c'est mieux qu'un groupe de travail, c'est une discussion directe. (...) L'objectif, c'est d'aller vite".
Une scission bientôt consommée?
L'ex-secrétaire général de l'UMP, qui se juge légitimement élu pour trois ans, propose de remettre son mandat en jeu après les élections municipales de 2014 alors que l'ancien Premier ministre, qui conteste un vote selon lui entaché d'irrégularités, juge cette échéance trop lointaine. Lire aussi: François Fillon refuse l'idée d'un nouveau vote en 2014 pour la présidence de l'UMP
Le groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui se réunit mardi, pourrait bien avoir à constater sa scission si les deux rivaux et leurs partisans ne trouvent pas un terrain d'entente d'ici là.
agences/olhor
L'ultimatum de Nicolas Sarkozy
En fin de semaine dernière, Nicolas Sarkozy s'est longuement entretenu avec les deux hommes.
Pour l'ancien président français, la situation a "assez duré" et chacun des deux rivaux "doit faire un pas vers l'autre".
Il a fixé un ultimatum aux deux hommes qui se déchirent pour la présidence de l'UMP et dont le divorce est consommé: trouvez une solution sur un nouveau vote avant mardi ou "je dirai que vous êtes tous les deux disqualifiés" pour diriger l'Union pour un mouvement populaire (UMP).