Le ministre français au Budget Jérôme Cahuzac, qui prône plus d'efforts pour lutter contre la fraude fiscale, a longtemps détenu "un compte bancaire non déclaré" en Suisse, a rapporté mardi le site d'information Mediapart.
"Je réitère le démenti formel que j'ai apporté directement auprès de Mediapart: je n'ai jamais disposé d'un compte en Suisse ou ailleurs à l'étranger. Jamais", a réagi le ministre, qui a également communiqué sur Twitter. (voir encadré)
Mediapart, un média en ligne qui s'est fait connaître pour ses articles d'investigation assure disposer de "nombreux témoignages" et d'"éléments documentaires probants" à l'appui de ses dires, mais il ne les cite pas directement.
De Suisse à Singapour
Selon lui, le compte non déclaré était "à l'Union des banques suisses (UBS) de Genève". "Ce compte a été formellement clos par Jérôme Cahuzac début 2010, quelques jours avant qu'il ne devienne président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale", ajoute le site.
"Les avoirs auraient été ensuite déplacés vers un autre paradis fiscal", "à l'UBS de Singapour par le truchement d'un complexe montage financier offshore", précise-t-il, citant "des sources informées du dossier".
Le ministre a annoncé avoir donné mandat à ses avocats de porter "plainte au pénal", "dans les plus brefs délais", "pour diffamation".
Jérôme Cahuzac, 60 ans, est ministre du Budget depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande en mai. Le président français s'est fait élire en promettant transparence et probité au sein du gouvernement après le quinquennat de Nicolas Sarkozy marqué par plusieurs affaires.
ats/mre
Les tweets du ministre
Je ne sais pas de quoi il est question. Je n'ai jamais eu de compte en suisse ou ailleurs. C'est ahurissant 1/2
— Jérôme Cahuzac (@J_Cahuzac) Décembre 4, 2012
Je poursuivrai tous ceux qui reprendront cette calomnie gravement diffamatoire et qui porte atteinte à mon honneur. Y compris ici ! 2/2
— Jérôme Cahuzac (@J_Cahuzac) Décembre 4, 2012
Démission pas envisagée
Interrogé mercredi sur RTL sur l'éventualité de suspendre ses fonctions, le ministre du Budget a répondu "absolument pas, pas une seconde".
"La difficulté que j'affronte est que je dois prouver que quelque chose n'existe pas, c'est la raison pour laquelle je vais en justice", a déclaré le ministre.
"Je déposerai plainte", a-t-il confirmé, parlant encore "d'accusations délirantes". "J'ai demandé 'quelles sont vos preuves', ils ont refusé de les montrer", a expliqué le ministre en parlant des journalistes du site d'informations.