Les partisans et opposants du président égyptien Mohamed Morsi continuaient de s'affronter mercredi soir à coup de pierres et de bâtons autour du palais présidentiel au Caire. Selon le ministère de la Santé, on dénombrait au moins 126 blessés.
Les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi , ont appelé opposants et partisans du président islamiste à se retirer des abords du palais présidentiel. "Les manifestants doivent se retirer en même temps et s'engager à ne pas retourner là-bas vu la portée symbolique du palais", a déclaré à l'AFP Mahmoud Ghozlan, un haut responsable de la confrérie.
Les heurts ont éclaté quand des milliers de partisans de Mohamed Morsi sont arrivés là où des opposants faisaient un sit-in. Ces derniers ont été chassés par les islamistes qui ont également démoli leurs tentes. Parallèlement, trois conseillers de Mohamed Morsi ont démissionné en signe de protestation, portant à cinq le nombre de démissions parmi les 17 conseillers présidentiel.
Graffitis
Depuis mardi, les protestataires ont couvert les murs du palais de graffitis, proclamant notamment "A bas le régime!" ou "Non à Morsi", taxé de "nouveau pharaon". Les manifestants fustigent également le projet de nouvelle Constitution adopté la semaine dernière par les islamistes, majoritaires à l'Assemblée constituante égyptienne, sans la participation des libéraux et des chrétiens, aggravant ainsi les tensions dans le pays.
Le texte renforce les dispositions faisant de la charia, la loi islamique, le fondement de la loi. Il déclare l'engagement de l'Etat à faire respecter la morale et la "famille traditionnelle", une formulation assez vague pour susciter la crainte des défenseurs des droits de l'Homme. Ils redoutent qu'elle ne soit utilisée pour restreindre les libertés civiles, le droit des femmes et celui des minorités.
Le président regagne le palais
Mohamed Morsi, selon un de ses collaborateurs, a regagné mercredi le palais présidentiel au Caire pour y reprendre le travail. Le président égyptien se trouvait à l'intérieur du palais mardi soir quand les manifestants ont commencé à se rassembler, mais il a discrètement quitté les lieux dès que le nombre de manifestants "a augmenté", selon un responsable de la présidence s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
agences/pym