Cinq manifestants ont été tués près du palais présidentiel au Caire, quatre par balle et l'un après avoir été atteint près du coeur par une décharge de chevrotine, selon l'agence officielle Mena. Le ministère de la Santé a indiqué que près de 450 personnes avaient été blessées.
Des batailles à coups de bâtons, de cocktails molotov et de jets de pierres ont eu lieu toute la nuit, avec de brèves périodes d'accalmie, autour du palais présidentiel à Héliopolis, et des coups de feu se faisaient régulièrement entendre, malgré les appels à se retirer, notamment de la part du Premier ministre Hicham Qandil et des Frères musulmans. (Lire: Les Frères musulmans lancent un appel au calme au Caire)
Les Frères musulmans, dont est issu le président, ont également fait état des décès, indiquant avoir perdu cinq de leurs partisans. Cinquante personnes ont en outre été arrêtées, selon le ministère de l'Intérieur.
Craintes d'une nouvelle dictature
L'opposition accuse Mohamed Morsi de s'être engagé sur la voie d'un régime dictatorial après un décret pris le 22 novembre, par lequel il s'est arrogé des pouvoirs exceptionnels et mis ses décisions ainsi que la commission chargée de rédiger la future Constitution à l'abri de tout recours en justice.
Elle proteste aussi contre le projet de loi fondamentale devant être soumis à référendum le 15 décembre, adopté en toute hâte par cette commission dominée par les islamistes et qui sape selon elle des libertés fondamentales tout en ouvrant la voie à une application plus stricte de la loi islamique.
Mohamed Morsi affirme que ses pouvoirs élargis sont "temporaires" et destinés à accélérer une transition tumultueuse.
afp/mre
Appels au calme
L'imam d'Al-Azhar Ahmed al-Tayyeb, la plus haute autorité de l'islam sunnite, a appelé au dialogue en déplorant une situation "catastrophique".
A l'étranger, l'Union européenne et la Grande-Bretagne ont appelé à la retenue et les Etats-Unis au dialogue.
L'armée se déploie
L'armée égyptienne s'est déployée jeudi matin devant le palais présidentiel au Caire après les affrontements.
Au moins trois chars lourds et trois véhicules blindés plus légers, de transport de troupes, ont pris position sur l'avenue où se sont produits les heurts.