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Le social-démocrate Steinbrück lance sa campagne contre Merkel

Steinbruck [MICHAEL KAPPELER]
L'ancien ministre allemand des Finances Peer Steinbrück défiera Angela Merkel aux élections législatives de 2013. - [MICHAEL KAPPELER]
Peer Steinbrück, officiellement désigné dimanche à Hanovre comme le candidat social-démocrate chargé de détrôner la chancelière Angela Merkel aux élections législatives de 2013 en Allemagne, a lancé sa campagne par un discours axé sur la justice sociale.

L'ancien ministre des Finances allemand Peer Steinbrück a été élu dimanche par le Parti social-démocrate (SPD) réuni à Hanovre (nord) pour rivaliser avec la très populaire chancelière dans la course aux élections législatives de 2013.

Cinq jours après le sacre triomphal dans la même ville de Hanovre d'Angela Merkel, reconduite avec 98% des voix à la tête de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), les 635 délégués du SPD ont approuvé sa nomination à 93,45%. Un score relativement modeste dans l'histoire du parti.

"Diriger l'Allemagne mieux et plus équitablement"

"Liberté, équité sociale, solidarité: ces valeurs resteront notre ligne directrice", a lancé Steinbrück dans son premier discours de campagne devant les délégués qui l'ont ovationné.

Au nom de ces valeurs, je suis candidat pour être chancelier de la République fédérale d'Allemagne", a-t-il encore déclaré, un pari qu'il n'a, selon les sondages, pas grande chance de gagner.

Dans un discours d'une heure et 48 minutes intitulé "diriger l'Allemagne mieux et plus équitablement", l'ex-ministre des Finances de 2005 à 2009 a décliné son combat pour notamment un salaire minimum légal, une meilleure offre pour les gardes d'enfants, des logements moins chers.

Attaques ciblées et ironiques contre la CDU et Merkel

Il a attaqué la CDU, qui n'aurait d'autre programme électoral que la personne de la chancelière, dont les slogans politiques sont "comme des étiquettes sur des bouteilles vides".

"Angela Merkel dit qu'elle dirige le meilleur (...) gouvernement depuis la Réunification (en 1990). J'ai rarement autant ri", a-t-il lancé en déclenchant un tonnerre d'applaudissements.

Il a aussi accusé la chancelière d'"avoir isolé" le pays. "Toutes les discussions que j'ai menées ces dernières semaines avec les chefs de gouvernements et de l'opposition" de différents pays d'Europe" m'ont confirmé que l'Allemagne s'est éloignée de sa maxime: 'être un peuple de bons voisins'", a-t-il lancé.

Depuis quelques semaines, le SPD, qui a soutenu tous les plans de sauvetage contre la crise de l'euro proposés par Angela Merkel au parlement, tente de se démarquer de sa politique européenne, insistant sur l'importance de relancer la croissance, pour ne pas étouffer les pays du sud forcés à l'austérité à tout crin.

agences/olhor

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Un économiste caustique

Peer Steinbrück est un économiste à l'humour caustique qui a paradoxalement gagné sa réputation lorsqu'il était ministre de la chancelière allemande.

Sa bonne gestion de la crise financière quand il détenait le portefeuille des Finances d'une "grande coalition" entre les conservateurs et les sociaux-démocrates, entre 2005 et 2009, l'a rendu populaire auprès d'une frange de l'électorat de droite, ce qui est l'une des raisons de sa désignation comme candidat à la chancellerie.

Steinbrück, 65 ans, dont le rhinocéros est l'animal favori "car il se met très lentement en marche mais quand il est lancé, rien ne peut l'arrêter", a totalement raté le début de sa campagne. Elle est obérée par une polémique sur des conférences rémunérées, qui lui ont rapporté 1,25 million d'euros en trois ans.

Diplômé en sciences économiques et sociales, cet homme au physique de lutteur appartient à l'aile droite du SPD, et les syndicats lui reprochent d'avoir défendu l'assouplissement du marché du travail décidé en 2003-2005 par le gouvernement du social-démocrate Gerhard Schröder, auquel il n'a toutefois pas appartenu.

Soutien des socialistes français

Le Parti socialiste français a promis dimanche son "plein soutien" au social-démocrate Peer Steinbrück, principal rival d'Angela Merkel aux législatives allemandes de 2013, estimant "nécessaire que la gauche européenne apporte des réponses communes face à la crise".