Le Premier ministre italien Mario Monti, qui a annoncé sa prochaine démission après avoir été lâché par Silvio Berlusconi, a déclaré dimanche à Oslo qu'il ne se posait pas encore la question d'une éventuelle candidature aux prochaines élections dans son pays.
"Je ne réfléchis pas à cette question particulière à ce stade", a dit Mario Monti après un entretien avec le chef du gouvernement norvégien, Jens Stoltenberg, en marge de la cérémonie de remise du Nobel de la paix à l'Union européenne.
Mario Monti courtisé
Poussé par les centristes, les milieux d'affaires et le Vatican, le chef du gouvernement italien Mario Monti pourrait se défaire de sa prudence notoire en se lançant dans la bataille des législatives face à Silvio Berlusconi, à moins qu'il ne préfère la position d'arbitre du président Napolitano dont le mandat se termine en mai prochain.
Pour le moment, l'ex-commissaire européen et économiste de 69 ans, novice en politique, qui démissionnera d'ici Noël, ne se prononce pas sur son avenir, mais certains chroniqueurs, citant son entourage, le disent tenté par l'aventure.
Dans une interview à Repubblica, il se déclare "très préoccupé non pas pour (son) propre sort mais pour ce qu'(il) voit": le risque de dérive populiste, de tempête financière et que l'Italie perde sa crédibilité retrouvée depuis qu'il a remplacé Silvio Berlusconi il y a 13 mois.
Instabilité politique
L'Italie était de nouveau dans la mire des marchés lundi après l'annonce coup sur coup du retour de Silvio Berlusconi et de la démission du chef du gouvernement Mario Monti. Ce dernier était perçu comme le principal gage de stabilité d'un pays parmi les plus fragiles d'Europe.
Ainsi, la Bourse de Milan s'est enfoncée dans le rouge lundi en milieu de matinée, chutant de plus de 3% après l'annonce. (Lire: La Bourse de Milan a chuté suite à l'annonce du départ de Mario Monti) Elle a clôturé en forte baisse, à -2,20%.
La réaction négative des marchés "était attendue", a déclaré Fabio Sdogati, professeur d'économie internationale à l'institut Mip Politecnico de Milan. "Le travail d'une année accompli en faveur de la réputation du gouvernement italien est perdu".
Mario Monti a d'ailleurs tenté de rassurer les marchés lundi à Oslo en assurant qu'il n'y avait pas de risque de "vide" politique dans son pays.
agences/aduc