Un accord financier au contenu confidentiel a été finalisé lundi à New York entre l'ancien directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn et la femme de chambre guinéenne qui l'accusait d'agression sexuelle. Cette mesure marque l'épilogue d'une saga judiciaire qui avait mis fin aux ambitions présidentielles de DSK.
"Il y a environ dix minutes, nous sommes parvenus à un accord", a dit dès le début d'une très brève audience au tribunal du Bronx à New York le juge Douglas McKeon, précisant aussi que les termes en étaient "confidentiels".
"Je remercie Dieu"
Il a ajouté que la femme de chambre, Nafissatou Diallo, 33 ans, était également parvenue à un accord financier avec le quotidien "New York Post", qu'elle avait poursuivi l'an dernier après qu'il l'eut traitée de prostituée.
"Je remercie tous ceux qui m'ont soutenue dans le monde. Je remercie Dieu. Dieu vous bénisse", a brièvement déclaré de son côté Nafissatou Diallo en sortant du tribunal du Bronx. Présente au tribunal, elle n'a rien dit pendant l'audience qui a duré moins de dix minutes. Le magistrat n'avait pas requis la présence de l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI).
Accords financiers fréquents
Les accords financiers, qui mettent fin aux poursuites civiles, sont extrêmement fréquents aux Etats-Unis. Ils évitent aux deux parties un procès long et coûteux à l'issue incertaine. Ils ne sont pas un aveu de culpabilité, mais évitent à un accusé d'avoir à donner sa version des faits et lui permettent d'en finir avec un dossier.
L'avocat de DSK, William Taylor, qui avait confirmé que des négociations étaient en cours la semaine dernière, avait toutefois qualifié de "complètement fausses" des indications selon lesquelles l'ancien patron du FMI, 63 ans, aurait accepté de payer six millions de dollars à la femme de chambre de 33 ans.
ats/aduc
Fin de la saga judiciaire
Avec cet accord, DSK, qui n'a jamais expliqué à la justice ce qui s'était passé dans sa suite de l'hôtel Sofitel, en aura fini avec les tribunaux américains, 19 mois après le scandale du 14 mai 2011 qui l'avait contraint à démissionner du FMI et mis fin à ses ambitions présidentielles en France.
Nafissatou Diallo, avait affirmé que DSK, sorti nu de sa salle de bains, l'avait contrainte à une fellation.
Dominique Strauss-Kahn avait été arrêté à l'aéroport en partance pour la France, incarcéré plusieurs jours, inculpé et assigné à résidence.
Mais trois mois plus tard, le procureur en charge de la procédure pénale en avait demandé le classement, effectif le 23 août.
Nafissatou Diallo avait menti de manière répétée aux enquêteurs sur certains épisodes de son passé et "sérieusement entamé sa crédibilité de témoin" en cas de procès.
Mais la jeune femme avait porté plainte au civil le 8 août, pour obtenir des dommages et intérêts.
DSK a ensuite reconnu dans une interview télévisée une relation sexuelle de quelques minutes avec la jeune femme qu'il ne connaissait pas, "une faute morale", mais "sans violence ni contrainte".
Le parquet a toutefois estimé que des faits qualifiés d'agression sexuelle étaient "reconnus".
Autre affaire en cours
Après l'éclatement de l'affaire du Sofitel, Dominique Strauss-Kahn a été inculpé en France, pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans l'affaire dite du Carlton, qui porte sur l'organisation de soirées libertines avec des prostituées.
Ses défenseurs ont demandé la nullité de la procédure et la justice doit se prononcer le 19 décembre.