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Heurts entre manifestants avant un référendum sous tension en Egypte

La police est intervenue pour rétablir le calme à Alexandrie. [EPA/STR]
Les affrontements à Alexandrie ont débuté après l'appel d'un religieux à soutenir le projet de Constitution. - [EPA/STR]
Des heurts ont fait quinze blessés vendredi à Alexandrie, au nord de l'Egypte. Ces débordements surviennent alors que les Egyptiens s'apprêtent à voter samedi pour la première partie d'un référendum sur un projet de Constitution.

Des groupes des deux camps, partisans et opposants au projet de loi fondamentale du président égyptien Mohamed Morsi, ont échangé vendredi des jets de pierres à Alexandrie, où des voitures ont été brûlées, après l'appel d'un religieux à voter "oui" lors de la prière hebdomadaire. Les Egyptiens se prononcent samedi sur la première partie du référendum sur le projet de Constitution.

La police est intervenue pour rétablir le calme, selon des témoins. Les services médicaux ont évoqué un bilan de 15 personnes blessés dans les accrochages. Au Caire, 2000 partisans du président Morsi se sont rassemblés devant une mosquée de l'est de la capitale à l'appel de partis islamistes pour soutenir le projet de loi fondamentale.

Faible mobilisation à la veille du vote

L'opposition, qui appelle à voter "non", n'a de son côté réuni que quelques centaines de personnes dans le calme en fin de journée aux abords du palais présidentiel, gardé par l'armée dans la banlieue du Caire. Des centaines d'opposants étaient également rassemblés sur la place Tahrir, dans le centre de la capitale.

Des deux côtés, la mobilisation était nettement moindre que lors des nombreuses autres manifestations qui se sont succédé depuis fin novembre et ont dégénéré à plusieurs reprises en affrontements entre les deux camps qui ont fait huit morts il y a une semaine devant la présidence.

Scrutin sous haute surveillance

Dans ce contexte, quelque 120'000 soldats ont été appelés en renfort pour aider les 130'000 policiers à assurer la protection des opérations de vote. Le scrutin doit se tenir samedi dans dix gouvernorats, dont Le Caire et Alexandrie, les deux plus grandes villes du pays, et la région instable du Sinaï (est). Les 17 autres gouvernorats voteront le 22 décembre.

Les bureaux de vote doivent ouvrir de 08h00 locales à 19h00 (de 07h00 à 18h00 en Suisse).

ats/afp/vtom

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Opposition d'une commission internationale

La Commission internationale de juristes (CIJ) a demandé vendredi à Genève le retrait du projet de constitution sur lequel les Egyptiens sont appelés à voter samedi, puis le 22 décembre. Ce projet n'est pas conforme aux normes internationales, selon la CIJ.

L'organisation de juristes demande aux autorités du Caire d'assurer le droit des Egyptiens à participer pleinement au processus d'élaboration de la Constitution. "Donner seulement deux semaines à l'opinion publique pour s'informer et discuter du projet nuit aux droits démocratiques", affirme la CIJ.

Sur le fond, la CIJ critique le manque de garanties pour l'indépendance de la justice, l'utilisation de tribunaux militaires pour juger des civils, l'absence de référence aux normes universelles des droits de l'homme et les dispositions sur les responsabilités des forces armées.