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Le Japon vote pour le retour des conservateurs au pouvoir

Shinzo Abe, un "faucon" en matière de politique étrangère, est le probable futur Premier ministre japonais. [Itsuo Inouye]
Shinzo Abe, un "faucon" en matière de politique étrangère, est le probable futur Premier ministre japonais. - [Itsuo Inouye]
Le Parti libéral-démocrate (conservateur) a remporté la majorité absolue lors des législatives japonaises dimanche, selon les premières estimations. Il va revenir au pouvoir après trois ans d'opposition.

Le Parti libéral-démocrate (PLD) dirigé par Shinzo Abe, probable futur Premier ministre, a emporté de 275 à 310 sièges (sur 480) à la Chambre des députés du Japon, soit davantage que la majorité absolue de 241, a annoncé à 20h00 locales (11H00 GMT) la chaîne de télévision publique NHK sur la base de sondages à la sortie des urnes.

Le retour d'un "faucon"

Cette formation conservatrice, qui avait dirigé le Japon quasiment sans interruption de la fin des années 1950 à 2009, semble signer ainsi un retour fracassant à l'occasion de ce scrutin anticipé. Elle pourrait même décrocher la majorité qualifiée des deux tiers des sièges avec son allié centriste du Nouveau Komeito, ce qui faciliterait la tâche de cette coalition face à un Sénat sans majorité claire.

Le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) de l'actuel Premier ministre, Yoshihiko Noda, subit une sévère défaite en ne gardant que de 55 à 77 sièges, contre 308 lors de sa victoire historique du scrutin précédent de 2009, d'après la NHK.

Connu comme un "faucon" en politique étrangère et ancien Premier ministre (2006-2007), Shinzo Abe s'est voulu prudent dans ses engagements, notamment en matière d'économie où le Japon souffre d'une déflation persistante, d'un yen vigoureux et du marasme international.

Participation en baisse

Lassés de l'instabilité chronique (six Premiers ministres en six ans), les Japonais ont apparemment adressé un "carton rouge" au PDJ après une alternance ratée, mais n'ont pas pour autant voté avec enthousiasme pour le PLD. A 18h00 locales, la participation n'avait atteint que 41,77%, soit près de 7 points de moins qu'il y a trois ans à la même heure.

Face à une Chine en plein boom qui conteste au Japon la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale, les conservateurs ont accusé de mollesse les dirigeants du PDJ et promis plus de fermeté. Ils prévoient des budgets de relance pour doper la troisième puissance économique mondiale et une pression accrue sur la Banque du Japon pour qu'elle ouvre les vannes.

afp/dk

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Une déroute trois ans après le triomphe

Il aura fallu moins d'une législature pour que le Parti démocrate du Japon (PDJ), certes desservi par une conjoncture économique mondiale difficile et la triple tragédie de mars 2011 (séisme, tsunami et catastrophe nucléaire de Fukushima), s'effondre dans une opinion publique qui l'avait plébiscité en 2009.

Oubliant une dette colossale (plus de 200% du PIB) le PDJ avait été élu sur de généreuses promesses: scolarité gratuite pour les lycéens, augmentation des allocations familiales, baisse d'impôts pour les PME, pas de hausse de la taxe sur la consommation, suppression des péages d'autoroute, etc. Beaucoup ont été égarées en route.