L'émotion était intense lundi à Newtown et dans la ville voisine de Fairfield pour les premières funérailles des victimes de la fusillade de vendredi. L'école primaire Sandy Hook, où le tireur a tué 20 enfants et six adultes avant de se suicider, doit garder porte close jusqu'à nouvel ordre pour les besoins de l'enquête.
A l'issue de la cérémonie à la mémoire de l'un des garçonnets tués, Gwendolyn Glover, pasteur à Chester, dans l'Etat voisin de New York, a déclaré que la cérémonie avait été "triste, très poignante". La famille du petit garçon s'était rassemblée dans le funérarium au centre de Newtown, en présence notamment d'une vingtaine d'enfants.
"Les parents serraient [leurs enfants] dans leurs bras. Comme pour les protéger et leur dire 'vous êtes en sécurité maintenant, la guerre est terminée'", a témoigné Gwendolyn Glover.
"Votre coeur souffre"
"Il n'y a vraiment pas de mots pour décrire ce que c'est de voir ces parents", a déclaré de son côté Dan Malloy, le gouverneur du Connecticut, lui aussi présent à ces cérémonies. "C'est dur de voir les proches et les amis de ces petits enfants qui sont morts. Vous voyez ces petits cercueils et votre coeur souffre". Dan Malloy a souligné que l'intervention rapide de la police avait permis de sauver des vies.
"Le message du prêtre était réconfortant, mais nos coeurs sont lourds", a ajouté une autre personne qui a assisté à la cérémonie. D'autres obsèques doivent se succéder dans les jours à venir dans cette petite ville de 27'000 habitants où toutes les écoles étaient fermées lundi.
afp/ptur
Le lobby des armes se fait discret
La National Rifle Association (NRA) se fait silencieuse sur les réseaux sociaux depuis vendredi. Sa page Facebook, qui se vantait la semaine dernière sur Twitter d'avoir 1,7 million de mentions "j'aime", n'était pas disponible lundi.
De même, son principal compte sur Twitter, suivi par 63'800 personnes, était lui aussi inactif depuis vendredi, alors que l'organisation avait été auparavant très active sur le site de micro-blogging, où elle raconte des histoires d'armes.
"Le lobby semble vouloir éviter d'avoir un débat sur les réseaux sociaux", où les commentaires peuvent être enflammés, a expliqué la revue AdWeek, un des premiers sites à remarquer ce silence.
Des démocrates veulent interdire les fusils d'assaut
Les projets de réformes visant à interdire les fusils d'assaut se précisaient lundi. La vente, le transfert, la fabrication et l'importation d'une centaine de modèles d'armes d'assaut seraient interdits, selon une proposition de loi de la sénatrice Dianne Feinstein.
La liste inclut des fusils et pistolets semi-automatiques. Les chargeurs de plus de 10 balles seraient aussi prohibés, selon ce texte qui sera présenté au premier jour de la prochaine session du Congrès, le 3 janvier.
Ses chances de passage dépendent toutefois du soutien que choisiront d'apporter les élus proches de la NRA au Congrès, et notamment les chefs républicains de la Chambre des représentants, sans l'accord desquels aucun texte ne peut même atteindre l'hémicycle.
Les promesses d'Obama à l'épreuve de la réalité politique
Si Barack Obama a promis d'oeuvrer à empêcher des "tragédies" comme celle de Newtown, la Maison Blanche s'est gardée d'entrer lundi dans les détails d'une entreprise qui s'annonce très ardue sur le plan politique. Avant de décrocher un second mandat, le président avait déjà fait preuve d'une grande timidité sur cette question, malgré sa promesse d'oeuvrer à des mesures "de bon sens".
Dimanche à Newtown, il a estimé que ces tragédies devaient "prendre fin". "Et pour y mettre fin, nous devons changer", a-t-il lancé, en promettant d'utiliser "tous les pouvoirs" de sa fonction. Mais Barack Obama n'a même pas prononcé le mot "armes".
Pressé de questions lundi, le porte-parole du président, Jay Carney, est resté vague sur les mesures que Barack Obama souhaitait voir entrer en vigueur. "Je n'ai pas de gamme de propositions à vous présenter. Le président a évoqué hier du mouvement dans les semaines à venir", a-t-il rappelé, en estimant que lutter contre la prolifération des armes ne constituait qu'une des pistes parmi d'autres face au problème "complexe" de la violence.
Près de 160'000 personnes demandent un meilleur contrôle des armes à la Maison blanche
Près de 160'000 personnes ont signé en trois jours une pétition sur le site internet de la Maison Blanche pour demander au président Barack Obama d'oeuvrer à un contrôle de la circulation des armes.
Sur la section "We the People" du site officiel de la présidence américaine, la pétition "Traiter immédiatement la question du contrôle des armes en introduisant un texte de loi au Congrès" recueillait peu après 17h00 lundi (23h00 en Suisse) 158'274 signatures, un record pour ce site, selon un responsable de la Maison Blanche.