Alors que le Canard enchaîné annonce dans son édition de mercredi que Jérôme Cahuzac avait promis au président François Hollande qu'il allait demander à UBS la preuve qu'il ne détenait pas de compte en Suisse, le ministre du Budget a confirmé sur son site internet avoir mandaté ses avocats.
Il s'agit pour le ministre français du Budget de tenter de contredire le site d'information Mediapart qui l'accuse d'avoir disposé d'un compte UBS à Genève avant de transférer les fonds à Singapour (voir encadré).
Opposition d'UBS?
Après le début de l'affaire (voir encadré), plusieurs médias avaient estimé qu'il lui suffisait, pour faire taire les accusations, de demander à UBS de certifier qu'il n'avait jamais été son client, par une démarche qui permettrait à un particulier de demander la levée du secret bancaire.
Dans une note publiée mercredi sur son blog, Jérôme Cahuzac reproduit un premier échange avec UBS qui affirme ne pas établir, "par principe", de "confirmations négatives".
Avocats mandatés
Malgré cela, le ministre affirme ne pas souhaiter en rester là et qu'il a confié mandat à ses avocats de poursuivre leurs démarches en vue d’obtenir cette confirmation.
Jusqu'ici, l'entourage du ministre expliquait qu'il s'y refusait car, en tant qu'"homme d'honneur", il ne lui revenait pas d'apporter les preuves à sa décharge. Mais il affirme avoir changé d'avis, car il "ne souhaite rien tant que clouer définitivement le bec des calomniateurs", en l'occurrence le site d'information Mediapart.
mre, avec afp
L'affaire Cahuzac-Mediapart
Début décembre, le site Mediapart avait affirmé, enregistrement sonore à l'appui, que Jérôme Cahuzac avait détenu un compte bancaire caché chez UBS, clôturé en 2010 et dont les avoirs ont été transférés, via des montages complexes, à Singapour.
Le ministre français, qui a fait de la lutte contre l'évasion fiscale un de ses chevaux de bataille, avait porté plainte pour diffamation.
Le précédent Alain Minc
Le site d'information français Rue89 rappelle qu'Alain Minc avait fait une demande similaire à celle de Jérôme Cahuzac.
En 2004, en pleine affaire Clearstream, un corbeau avait publié une liste de personnalités qui auraient touché de l’argent de façon illégale, Alain Minc y était cité.
Afin de prouver son innocence, il avait écrit au juge Van Ruymbeke pour affirmer qu’il autorisait "tous établissements bancaires suisses, luxembourgeois, ou sis dans un autre Etat étranger [...] à fournir toutes informations et tous documents sur le ou les compte(s) [...] prétendument ouverts auprès d’eux [...]."