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Barack Obama veut éviter une cure d'austérité pour les Etats-Unis

Barack Obama veut oeuvrer "à un plan qui empêche une hausse des impôts sur la classe moyenne, protège l'assurance-chômage pour deux millions d'Américains et jette les bases de travaux à venir tant sur la croissance que la lutte contre les déficits". [Charles Dharapak]
Barack Obama veut empêcher une hausse des impôts sur la classe moyenne, protéger l'assurance-chômage et jeter les bases de travaux à venir tant sur la croissance que la lutte contre les déficits. - [Charles Dharapak]
Le président américain Barack Obama a appelé vendredi le Congrès à adopter un compromis budgétaire de portée plus modeste que ceux évoqués ces dernières semaines. Il souhaite éviter une cure d'austérité forcée aux Etats-Unis début janvier.

"C'est quelque chose que nous pouvons résoudre, cela ne demandera pas tant d'efforts, il nous faut juste faire le nécessaire", a déclaré Barack Obama lors d'une courte intervention à la Maison Blanche, au lendemain de l'échec d'un plan de secours républicain à la Chambre des représentants censé empêcher le pays de s'écraser contre le "mur budgétaire".

Cette expression recouvre une hausse d'impôts pour tous les Américains et l'entrée en vigueur de coupes automatiques dans les dépenses dès le 1er janvier, cocktail dont des économistes redoutent qu'il provoque une rechute de la première économie mondiale dans la récession.

Empêcher une hausse des impôts

Le républicain John Boehner, président de la Chambre, a mis tout son poids dans la balance en faveur de l'accord. [KEYSTONE - Susan Walsh]
Le républicain John Boehner, président de la Chambre, a mis tout son poids dans la balance en faveur de l'accord. [KEYSTONE - Susan Walsh]

Le président américain a dit avoir discuté au téléphone vendredi avec le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, et s'être entretenu à la Maison Blanche vendredi avec le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid.

Il a dit leur avoir demandé "d'oeuvrer à un plan qui empêche une hausse des impôts sur la classe moyenne, protège l'assurance-chômage pour deux millions d'Américains et jette les bases de travaux à venir tant sur la croissance que la lutte contre les déficits". "C'est un but à notre portée. Cela peut être fait en dix jours", a-t-il affirmé.

Des allègements d'impôts pour tous les contribuables, hérités de la présidence du républicain George W. Bush, doivent expirer le 1er janvier si le Congrès et l'exécutif ne se mettent pas d'accord. Or, les républicains souhaitent que ce dispositif soit prolongé pour tous, y compris les plus aisés.

Taxation des plus aisés

Selon un responsable de la Maison Blanche vendredi soir, Barack Obama veut le laisser expirer pour les 2 % de foyers les plus riches, ce qui correspond aux personnes aux revenus supérieurs à 250 000 dollars. Pendant les négociations, il avait offert à John Boehner de porter ce seuil à 400 000 dollars.

Les négociations entre les deux parties se sont encore un peu plus enlisées après l'échec de John Boehner à convaincre l'ensemble des membres de son parti de voter pour le "plan B" censé accentuer la pression sur Barack Obama et lui arracher des concessions.

Ce plan de secours consistait à prolonger les exonérations d'impôts pour tous les contribuables, excepté pour les revenus annuels supérieurs à un million de dollars. Les observateurs estiment que Barack Obama, nettement réélu en novembre, possède l'avantage dans cette énième crise avec ses adversaires, car en cas de persistance du blocage, il obtiendra l'objectif désiré: la hausse de la taxation des plus aisés, quitte ensuite à ce que le Congrès vote de nouvelles coupes pour la classe moyenne.

ats/vkiss

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Les élus en vacances

Les élus des deux chambres du Congrès sont déjà partis pour leurs vacances de Noël mais ont été prévenus de se tenir prêts à revenir avant le jour de l'An pour évoquer le "mur budgétaire"

La Maison Blanche a ensuite annoncé que Barack Obama et sa famille voyageraient en soirée vers Hawaii (Pacifique), l'archipel natal du président où il passe traditionnellement la période des fêtes.

Mais Barack Obama a dit qu'il serait de retour "la semaine prochaine" pour la reprise des discussions budgétaires. "Au moment où nous quittons Washington pour retrouver nos familles pendant les fêtes, j'espère que cela donnera un peu de sens des perspectives à tout le monde", a-t-il affirmé.

Le budget de la Défense approuvé

Le Sénat américain a approuvé vendredi le budget du Pentagone pour l'année en cours pour un montant de 633 milliards de dollars. Au total, la loi d'autorisation de la défense pour l'exercice 2013, qui a commencé le 1er octobre, a été votée par 81 voix contre 14.

Produit de conciliations entre la chambre des représentants et le Sénat, la loi doit maintenant être promulguée par le président américain. En plus de couvrir les dépenses habituelles de fonctionnement de l'armée, elle prévoit un durcissement des sanctions économiques contre l'Iran, le dégagement de fonds supplémentaires pour financer la guerre en Afghanistan et le déploiement de missions américaines supplémentaires à travers le monde.

Le texte dégage aussi des fonds pour financer le déploiement de militaires supplémentaires pour protéger les ambassades et complexes diplomatiques à l'étranger, en réaction à l'attaque du consulat de Benghazi, en Libye, le 11 septembre.

Le vote de vendredi, après l'approbation jeudi par la Chambre des représentants, marque un rare moment de coopération entre les deux partis.