Les bureaux de vote ont ouvert samedi matin en Egypte pour le second jour du référendum sur un projet de Constitution qui divise le pays et a provoqué de nouveaux heurts la veille (lire En Egypte, pro et anti-Morsi s'affrontent violemment à Alexandrie).
Des queues se sont formées devant plusieurs écoles à travers les 17 gouvernorats appelés à se rendre aux urnes, dont Guizeh, près du Caire, avant même l'ouverture des bureaux peu après 8h locales (7h en Suisse).
Le scrutin de samedi est organisé principalement dans des zones rurales où les Frères musulmans et les salafistes, qui soutiennent le projet de Constitution, sont fortement implantés.
Le oui se dessine
Comme la semaine dernière, la commission électorale égyptienne a annoncé samedi à la mi-journée avoir prolongé le vote de quatre heures afin de faire face à l'affluence. D'abord annoncée à 18h00 (heure suisse), la fermeture des bureaux de vote sera effective à 22h00.
Les résultats officiels du scrutin, étalé sur deux jours en raison du boycott de nombreux magistrats, ne devraient pas être annoncés avant lundi par la commission électorale.
Selon des chiffres officieux, le "oui" était en tête avec près de 57% des voix lors de la première partie du vote qui a eu lieu samedi dernier, une avance qui laisse présager une approbation du texte à l'échelle nationale.
Vers des législatives
Le président Mohamed Morsi, issu de la confrérie islamiste, présente lui le texte comme une étape essentielle dans la transition du pays vers la démocratie près de deux ans après la révolution qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak.
Les principales formations de l'opposition jugent de leur côté que le texte est trop influencé par l'islam et ne protège pas suffisamment les droits des femmes et des minorités.
Si la Constitution obtient les 50% des suffrages exprimés nécessaires à son adoption, des élections législatives auront lieu dans un délai de deux mois.
L'opposition estime elle que le texte ne reflète pas les aspirations des Egyptiens et s'inquiète du risque que ce texte pourrait faire peser sur les minorités, notamment sur les chrétiens qui totalisent 10% de la population.
agences/vkiss
Craintes d'irrégularités
Samedi dernier le scrutin aurait été entaché de fraudes et de nombreuses irrégularités selon l'opposition.
Faisant état de "graves violations" qui ont entaché selon lui la première phase du référendum le 15 décembre dernier, Ahmed Said, chef de file du Parti des égyptiens libres - l'une des composantes du Front de salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d'opposition - met en garde contre le sentiment de mécontentement grandissant de la population à l'égard du chef de l'Etat.
La commission électorale a elle démenti toute irrégularité lors du scrutin.