Les Egyptiens votaient samedi pour la seconde phase d'un référendum sur un projet de Constitution défendu par les islamistes (lire L'Egypte se prononce sur un projet de Constitution controversé).
Alors que ce projet controversé a plongé le pays dans une grave crise politique, le vice-président de la République Mahmoud Mekki a annoncé sa démission et des informations contradictoires circulaient dans la soirée sur celle du gouverneur de la Banque centrale, Farouk al-Oqda.
Rumeurs autour du départ du gouverneur de la Banque centrale
Mahmoud Mekki, un magistrat respecté, a annoncé son retrait en début de soirée, disant avoir "réalisé depuis un moment que la nature du travail politique ne convenait pas à [sa] formation professionnelle de juge".
Dans le même temps, la télévision d'Etat a annoncé la démission, sans en donner la raison, du gouverneur de la Banque centrale, après des rumeurs ces derniers jours sur son possible départ pour raisons de santé. Le gouvernement a cependant rapidement démenti l'information, toujours selon la télévision d'Etat.
Victoire du "oui" attendue
Près de 51 millions de personnes étaient appelées aux urnes pendant les deux phases du vote. Les résultats officiels devraient être annoncés lundi selon la commission électorale mais, sauf surprise, le texte devrait être approuvé à l'échelle nationale. Si tel est le cas, des élections législatives sont prévues dans les deux mois pour remplacer l'Assemblée dissoute en juin.
Comme samedi dernier, le principal groupe d'opposition, le Front du salut national (FSN), a dénoncé des fraudes affirmant dans un communiqué que certaines personnes s'étaient fait passer pour des juges pour superviser le vote.
afp/ptur
Un pays en mal de stabilité institutionnelle
Les incertitudes politiques en Egypte ont déjà provoqué l'ajournement d'une demande de prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Pour le camp présidentiel, l'adoption d'une nouvelle Constitution doterait enfin le pays d'un cadre institutionnel stable, qui viendrait clore la transition tumultueuse que vit l'Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak.
L'opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux, estime quant à elle que le texte ouvre la voie à des interprétations rigoristes de l'islam et offre peu de garanties pour certaines libertés.