Inquiets d'un durcissement de la législation, les Américains se sont précipités dans les foires d'armes samedi pour acheter des modèles avant une éventuelle interdiction des armes automatiques.
"Tout le monde veut des armes d'assaut", explique la propriétaire d'une armurerie en Pennsylvanie, précisant avoir vendu plus d'une centaine d'armes de ce type depuis la tragédie de Newtown qui a fait 26 morts le 14 décembre. Selon un client d'une autre armurerie, les prix des armes d'assaut ont doublé depuis la fusillade dans le Connecticut.
"Interdire n'est pas une solution"
Pour ces nouveaux acquéreurs d'armes, l'entrée en vigueur de nouvelles restrictions (lire ci-contre) ne réglerait en aucun cas le problème des tueries. "La solution n'est pas de limiter le nombre de gens possédant des armes. Si quelqu'un veut blesser quelqu'un d'autre, il trouvera une manière de le faire", estime un client texan.
Des milliers de foires d'armes sont organisées chaque année aux Etats-Unis. Les vérifications d'antécédents criminels et psychiatriques sont obligatoires avant la vente mais cette législation ne s'applique qu'aux armuriers agrémentés et non sur les ventes entre particuliers ou lors d'expositions d'armes à feu.
Gardes armées dans les écoles
Pointée du doigt, la puissante Association nationale des détenteurs d'armes à feu (NRA) s'est pour sa part prononcée vendredi pour le déploiement de gardes armés dans toutes les écoles américaines.
Le massacre de 26 personnes dont 20 enfants par un homme armé d'un fusil d'assaut dans l'école de Newtown la relancé le débat sur la législation du port d'armes aux Etats-Unis, un droit inscrit depuis deux siècles dans la Constitution américaine.
ats/vkiss
Volonté politique
Le projet de la sénatrice démocrate Dianne Feinstein prévoit de rétablir une loi interdisant la vente de fusils d'assaut adoptée en 1994 sous la présidence démocrate de Bill Clinton. Cette loi a expiré en 2004 sous son successeur républicain George W. Bush.
Quant au président Barack Obama, il a chargé le vice-président Joe Biden de mener une réflexion sur les violences liées aux armes à feu et a fait part de son intention de soutenir une proposition de loi visant à bannir la vente, le transfert, la fabrication et l'importation d'une centaine de modèles d'armes d'assaut.