"Il y a une colère et une angoisse réelles et justifiées", après le viol collectif d'une jeune femme qui a provoqué de vives réactions en Inde, a déclaré le Premier ministre Manmohan Singh dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, qui appelle la population "à la paix et au calme".
"Je suis sincèrement attristé par la tournure des événements qui ont mené à des affrontements entre les manifestants et la police. Je vous assure que je vais faire tous mes efforts pour assurer la sécurité de toutes les femmes de ce pays", a-t-il ajouté.
Soixante policiers blessés
La police de New Delhi a indiqué lundi qu'une centaine de personnes, dont 60 policiers, ont été blessées dimanche dans les manifestations, pourtant interdites dans le centre de la capitale.
Lundi, toutes les rues menant à des bâtiments officiels du gouvernement ont été barrées. La sécurité a en outre été renforcée dans la capitale, en raison de la visite de 24 heures du président russe Vladimir Poutine.
Violée par six hommes
La victime, une étudiante kinésithérapeute de 23 ans, a été violée à bord d'un autobus par six hommes le 16 décembre, avant d'être battue à coups de barre de fer, ce qui a provoqué de graves blessures intestinales. Elle a ensuite été jetée du bus, avec le jeune homme qui l'accompagnait. Les six hommes ont été arrêtés et sont en prison.
Cette affaire a provoqué une vague d'indignation dans le pays, où les victimes de viols et d'agressions sexuelles peinent souvent à obtenir justice.
afp/vtom
New Delhi, "la capitale du viol"
Des milliers de personnes, dont beaucoup d'étudiants, manifestent depuis plusieurs jours, réclamant une plus grande sécurité pour les femmes et une meilleure prise en compte par la police et la justice des plaintes pour viol ou agression sexuelle.
Les chiffres officiels indiquent que sur les 256'329 crimes violents enregistrés en Inde en 2011, 228'650 avaient pour victime une ou des femmes.
New Delhi a été surnommée "la capitale du viol", en raison de l'envolée de ce crime (661 rapportés cette année jusqu'à présent, soit une hausse de 17%).