Des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont accusé lundi les troupes syriennes d'avoir utilisé un gaz jusqu'ici inconnu contre la rébellion à Homs (centre). Selon l'OSDH, des militants présents dans la ville affirment que six rebelles ont péri dans la nuit après avoir inhalé un gaz inodore tiré par les forces gouvernementales.
L'ONG évoque "un gaz qui se dégage sous forme de fumée blanche dès que les grenades heurtent un mur". "Il pourrait s'agir d'un gaz jamais utilisé jusqu'ici, provoquant des vertiges, de graves maux de tête ainsi que chez certains des crises d'épilepsie", poursuit l'OSDH. "Les militants affirment qu'il ne s'agit pas d'une arme conventionnelle et c'est la première fois que ces symptômes sont rapportés", a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"Graves difficultés respiratoires"
Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) a également dénoncé l'utilisation par l'armée de "grenades contenant du gaz" à Homs. "Ces gaz provoquent de graves difficultés respiratoires et le rétrécissement de l'iris", affirment les LCC.
Une vidéo tournée par des militants et mise en ligne par les LCC montre un homme allongé suffoquant tandis qu'un médecin place un masque à oxygène sur son visage. "C'est clair qu'il s'agit d'un gaz nocif, mais on ne sait pas de quel type de gaz il s'agit. En tout cas, ce n'est pas du gaz sarin", dit ce médecin non identifié.
"Suicide politique"
Alors que la communauté internationale a récemment mis en garde contre toute utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a de son côté estimé lundi à la chaîne Russia Today que recourir à ce type d'armes serait un "suicide politique".
Selon des experts, la Syrie dispose de stocks d'armes chimiques qui datent des années 1970 et sont les plus importants du Moyen-Orient, avec des centaines de tonnes. Damas affirme cependant régulièrement que "dans le cas où" il en possèderait, il ne les utiliserait jamais.
afp/ptur
Lakhdar Brahimi a rencontré Bachar el-Assad
L'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé lundi de ses voeux un accord entre les protagonistes pour mettre fin à la guerre civile en Syrie à l'issue de sa rencontre avec Bachar al-Assad.
L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe a fait part de son inquiétude au chef de l'Etat contesté depuis mars 2011, disant espérer que "toutes les parties se prononcent pour une solution à laquelle aspire l'ensemble du peuple syrien".
De son côté, le président syrien a souligné vouloir soutenir tous les efforts visant à protéger la "souveraineté" et l'"indépendance" du pays.
L'aviation syrienne continue à pilonner les alentours de Damas
L'aviation syrienne menait lundi des raids au-dessus d'une région de vergers bordant la capitale où les rebelles ont installé leurs bases arrières, a rapporté l'OSDH.
A Damas même, l'OSDH a fait état de violents affrontements durant la nuit dans le quartier de Qaboun (nord-est) et sur l'avenue Thalatine, qui sépare le camp palestinien de Yarmouk de Hajar al-Aswad, dans le sud. De violents heurts avaient débuté le 16 décembre dans ce camp, avant de cesser jeudi, malgré quelques tirs sporadiques.
L'OSDH fait également état de bombardements sur les provinces de Deraa (sud), Hama et Homs (centre), ainsi qu'Idleb (nord-ouest).