Le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu, largement en tête des sondages à moins d'un mois des élections législatives du 22 janvier, doit lancer mardi soir la campagne aux côtés de son ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
Bien qu'il ait démissionné après avoir été inculpé pour abus de confiance, ce dernier est toujours le numéro deux de la liste commune à leurs deux partis (le Likoud et le parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou). Il prononcera un discours après celui du Premier ministre Netanyahu, au Palais des Nations à Jérusalem.
Au moins 67 sièges sur 120 assurés pour le bloc de droite
Selon un dernier sondage publié par le quotidien Haaretz, le bloc Likoud-Israël Beiteinou est crédité de 35 députés sur 120, affichant une baisse de quatre sièges par rapport à la semaine précédente au profit, notamment, du parti nationaliste religieux, Foyer juif (voir encadré).
Mais Benjamin Netanyahu ne devrait pas avoir de soucis à former à nouveau un gouvernement, étant assuré d'une coalition d'au moins 67 sièges grâce à l'appui des partis nationalistes et orthodoxes. Dans son discours, le Premier ministre devrait évoquer les principaux points de son programme, tant sur les plans de l'économie (une des priorités du scrutin) que de la diplomatie. Il devrait ainsi appeler les Palestiniens à reprendre les négociations, tout en réaffirmant la poursuite de la colonisation à Jérusalem.
afp/ptur
Le parti nationaliste religieux gagne en influence
Le parti nationaliste religieux, Foyer juif, grignote des voix au Likoud, selon un sondage publié mardi dans le quotidien Haaretz. Mené par Naftali Bennett, ex- chef de cabinet de Benjamin Netanyahu, le Foyer juif (qui n'a aujourd'hui que 3 sièges à la Knesset) est crédité de 13 députés, en hausse de deux mandats par rapport à une étude publiée le 10 décembre.
Naftali Bennett, 40 ans, a réussi à redonner vie à un parti qui a connu son heure de gloire dans les années 60, membre de toutes les coalitions gouvernementales de 1948 à 1992. Le Foyer Juif a viré à droite dans les années 70 avant de perdre une partie de son électorat au profit d'autre partis, passant de 12 sièges à 3 en 2009, le pire score de son histoire.
Ce fils d'immigrants américains, ancien entrepreneur, qui joue beaucoup sur son image d'ex-officier commando de l'armée israélienne, est farouchement opposé à la création d'un Etat palestinien.
Le week-end dernier, il a déclaré qu'il refuserait d'obéir en tant que soldat à un éventuel ordre d'évacuation de colonies juives, déclenchant une polémique profitable à son parti. "Netanyahu et le Likoud-Israël Beiteinou ont été trop loin dans leurs attaques contre Bennett. Ils l'ont transformé en (...) leader de la droite alternative", écrit ainsi l'analyste politique du Haaretz Yossi Verter.
Les projections relatives à la composition du futur Parlement restent stables
Les projections de mandats dans la composition de la future Knesset restent par ailleurs stables, selon une étude de l'institut Dialog.
Le parti Shass (ultra-orthodoxe sépharade) obtiendrait 13 députés (+1) et Judaïsme unifié de la Torah (ultra-orthodoxe ashkénaze) 6.
Le bloc de centre gauche est quant à lui crédité de 53 sièges, selon l'étude. Le parti travailliste de Shelly Yachimovich stagne à 17 sièges; HaTnuah, le nouveau mouvement de l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni est en légère progression, crédité de 10 députés (+1); ainsi que Yesh Atid, qui obtiendrait 9 députés (+3).
Le principal parti de l'actuel Parlement, Kadima (centre droit, 28 députés) n'obtiendrait que deux sièges.