Le président égyptien Mohamed Morsi s'est félicité mercredi de l'adoption de la nouvelle Constitution soutenue par les islamistes, et a annoncé un prochain remaniement du gouvernement pour répondre aux défis économiques du pays.
"Je vais déployer tous mes efforts pour soutenir l'économie égyptienne, qui fait face à d'énormes défis mais a aussi de grandes chances de croissance", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée, ajoutant être en consultations avec le Premier ministre Hicham Qandil "pour procéder aux remaniements ministériels nécessaires".
Plus tôt dans la journée, le président islamiste a ratifié la nouvelle Constitution, et signé dans la foulée le décret d'application du texte.
Premier test dans deux mois avec les législatives
Les résultats officiels proclamés mardi soir donnent 63,8% des voix au "oui", une majorité confortable toutefois assortie d'une faible participation (32,9%). A l'issue du scrutin, le Premier ministre a assuré que cette Constitution serait celle de "tous les Egyptiens", malgré des semaines de manifestations émaillées de violences parfois meurtrières entre pro- et anti-Morsi.
L'opposition, qui reproche à cette Constitution d'offrir peu de garanties pour certaines libertés, a répété qu'elle allait continuer de réclamer l'invalidation du vote, entaché selon elle, et plusieurs ONG, d'irrégularités. Un premier test devrait survenir avec des législatives prévues dans deux mois pour renouveler la chambre des députés, dissoute en juin.
afp/ptur
Les tensions politiques se doublent d'une grave crise économique
Le cours de la livre égyptienne est tombé mercredi à son plus bas niveau depuis 8 ans, et de nombreux Egyptiens se dépêchent d'échanger leurs devises contre des dollars par crainte d'une dévaluation.
Les réserves en devises de l'Egypte ont fondu de 36 à 15 milliards de dollars depuis la chute de Hosni Moubarak, une grande partie de ces sommes ayant servi à soutenir la livre face au dollar.
Le pays est en outre confronté à une forte baisse des recettes du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers, et la crise politique a provoqué le report de la décision du Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 4,8 milliards de dollars.