Un haut responsable de la justice grec a révélé sous couvert de l'anonymat une manipulation de la "liste Lagarde", recensant un total de 2063 de noms de grecs ayant détenu un compte auprès de la filiale suisse de HSBC.
Les noms de plusieurs personnes ayant des liens familiaux avec George Papaconstantinou ont été retirés, a affirmé une source judiciaire ce vendredi. "Elle a été modifiée par des mains grecques", a-t-il été assuré. L'information a par ailleurs été confirmée par une deuxième source.
Des cousines
Selon des médias grecs, il s'agirait de deux cousines, filles d'un autre ex-ministre, et d'un de leurs maris.
La France avait transmis pour la deuxième fois le 21 décembre la liste. Paris avait initialement remis cette liste au gouvernement grec en 2010 mais les autorités politiques n'avaient pas agi à l'époque affirmant même avoir "égaré" le document, provoquant la colère de l'opinion publique soumise à des mesures d'austérité.
Listes comparées par des enquêteurs
Giorgos Papaconstantinou avait longtemps prétendu ignorer où se trouvait l'original, tandis que son successeur au ministère, et actuel dirigeant du parti socialiste Pasok, Evangélos Vénizélos, avait fini par en produire une copie.
Pour mettre fin aux doutes, les procureurs grecs ont passé six jours à vérifier les correspondances entre les deux documents, mais n'ont pas révélé publiquement le résultat de leurs contrôles
mre avec agences
La "liste Lagarde"
Cette "liste Lagarde" avait été transmise par les autorités françaises aux autorités grecques en 2010, à l'époque où Christine Lagarde, actuelle directrice générale du Fond monétaire international (FMI), était encore ministre des Finances en France.
Le document faisait partie de documents volés par l'ex-informaticien de HSBC Genève, Hervé Falciani.
A l'époque, les autorités grecques avaient alors fait valoir que les informations inscrites sur cette liste avaient été obtenues de manière illégale et ne pouvaient par conséquent pas être utilisées dans la lutte contre l'évasion fiscale.
Le Pasok expulse Papaconstantinou, qui nie
Le Pasok, partenaire de l'alliance gouvernementale droite-gauche au pouvoir, a directement mis en cause l'ex-ministre socialiste, artisan du premier plan de rigueur dicté par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) à ce pays surendetté.
Dans un communiqué annonçant son expulsion du parti, le Pasok a invoqué de "clairs indices découlant d'une enquête du parquet" selon lesquels les noms effacés étaient ceux de "parents" de Giorgos Papaconstantinou.
Celui-ci venait pourtant de "catégoriquement" démentir avoir trafiqué la liste, qui lui avait été remise personnellement par la directrice générale du FMI Christine Lagarde, alors son homologue française. Il a aussi nié savoir que les noms de proches y figuraient.