L'étudiante indienne victime d'un viol collectif à New Delhi le 16 décembre est décédée dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé l'hôpital de Singapour où la jeune femme de 23 ans luttait contre la mort depuis deux jours, un drame qui a bouleversé l'Inde et a entraîné d'importantes manifestations.
L'annonce de ce décès, emblématique des violences faites aux femmes en Inde en toute impunité, a horrifié le pays où les autorités, craignant de nouvelles manifestations, ont mis en place de forces anti-émeutes dans les rues et ont bouclé plusieurs quartiers du centre-ville, dont les alentours du monument de l'India Gate.
Hommage rendu par la télévision indienne
Le Premier ministre indien Manmohan Singh s'est dit "profondément attristé" par la nouvelle du décès de la jeune femme, - dont le corps doit être rapatrié samedi soir en Inde, selon l'ambassadeur indien à Singapour.
La chaîne de télévision indienne NDTV a rendu hommage à la jeune fille en affichant ce bandeau: "Que cette fille de l'Inde repose en paix!".
"C'est avec une grande tristesse que nous annonçons que la patiente est décédée paisiblement à 4h45 (vendredi 20h45 GMT) le 29 décembre 2012", a déclaré dans un communiqué le directeur de l'hôpital Mount Elizabeth de Singapour. Son corps doit être rapatrié en Inde samedi, accompagné par ses parents qui se trouvaient à son chevet.
Une agression très violente
Le 16 décembre, après être montée dans un bus, l'étudiante avait été attaquée par six hommes qui l'avaient emmenée au fond du bus pour la violer à plusieurs reprises et l'agresser sexuellement avec une barre de fer rouillée. Elle avait été jetée ensuite hors du véhicule avec son compagnon. Les six hommes arrêtés devraient être inculpés de meurtre, un crime qui peut leur valoir la peine de mort.
Le bus avait passé de nombreux barrages de police pendant cette période de 45 minutes, mais à aucun moment les policiers ne s'étaient inquiétés de ce qui se passait à l'intérieur.
Les viols collectifs sont quotidiens en Inde et beaucoup d'entre eux ne font pas l'objet d'une plainte de la part des victimes, qui ne font pas confiance au système judiciaire poussif et sont découragées par les réactions des policiers hommes.
afp/rber/olhor
Dépouille transférée à New Dehli
La dépouille de l'étudiante indienne morte dans un hôpital de Singapour où elle était soignée pour des blessures à la suite d'un viol collectif à New Delhi a été embarquée dans la nuit de samedi à dimanche à bord d'un avion pour être transférée dans la capitale indienne, a annoncé un diplomate.
Appel au calme de la police indienne
La police de New Delhi a appelé la population au calme quelques heures après la mort de l'étudiante victime d'un viol collectif. Elle a bouclé plusieurs quartiers du centre-ville.
La police a indiqué qu'elle tolérerait des manifestations pacifiques uniquement dans certains quartiers et des centaines de policiers ont été déployés pour prévenir tout débordement dans les rues.
La population, elle, a commencé à sortir dans les rues en Inde pour pleurer la mort de l'étudiante, dont le viol brutal avait déjà provoqué d'importantes manifestations.