Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'est rendu samedi matin à la centrale nucléaire de Fukushima, trois jours seulement après son investiture. Il voulait ainsi démontrer sa détermination à surmonter la crise.
Accompagné de plusieurs journalistes, Shinzo Abe a passé une heure et demie sur le site de Fukushima Daiichi, un an après la stabilisation du complexe atomique dont quatre des six réacteurs ont été gravement endommagés par le violent séisme et le tsunami monstrueux du 11 mars 2011.
En combinaison
"Merci à tous. C'est très dur mais c'est grâce à vous que les travaux progressent vers le démantèlement", a déclaré le Premier ministre pro-nucléaire à "J Village", la base de départ et de retour des ouvriers chargés des travaux à Fukushima Daiichi.
"En cette période de fêtes de fin d'année, même si c'est très difficile aussi pour vos familles, oeuvrez avec courage en veillant bien à votre sécurité", a poursuivi le premier ministre. Revêtu d'une combinaison bleue et d'un masque de gaze, Shinzo Abe s'est ensuite rendu en bus près des réacteurs 5 et 6, les moins endommagés, ainsi que près des sites où sont entreposés les déchets et gravats radioactifs. Il s'est ensuite rendu dans un village fantôme des environs, déserté depuis la catastrophe.
"Une politique énergétique responsable"
Elu Premier ministre le 26 décembre après l'écrasante victoire de son Parti libéral-démocrate (PLD) aux élections législatives dix jours plus tôt, Shinzo Abe ne cache pas la volonté de son gouvernement de réactiver les réacteurs nucléaires qui seront jugés sûrs par l'Autorité de régulation, une entité indépendante établie en septembre.
Mais, sur les lieux-mêmes de la plus grosse catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986, il est resté prudent. "Je veux conduire une politique énergétique responsable, ce qui signifie que dans les trois prochaines années nous allons faire le maximum pour faire progresser les énergies alternatives à commencer par les renouvelables et définir dans les dix ans à venir quel est le meilleur bouquet énergétique", a-t-il dit. Il estime que le Japon ne peut, pour des raisons économiques, se passer d'énergie nucléaire.
afp/boi