Le président Barack Obama a affirmé lundi qu'un accord semblait "en vue" au Congrès pour éviter in extremis aux Etats-Unis une cure d'austérité forcée, mais qu'un compromis n'avait pas encore été formellement conclu.
Un tel accord "est en vue, mais il n'est pas encore fait. Il y a encore des problèmes à résoudre, mais nous avons espoir que le Congrès puisse y parvenir", a expliqué le dirigeant démocrate lors d'une intervention à la Maison Blanche, moins de 12 heures avant l'échéance du "mur budgétaire" lundi à minuit (mardi 05H00 GMT).
Barack Obama n'a pas donné de détails chiffrés sur cet accord, qu'il a qualifié de seulement "potentiel", mais indiqué qu'il empêcherait des hausses d'impôts pour la classe moyenne.
Ce compromis "ne ferait pas seulement en sorte de ne pas faire augmenter les impôts de la classe moyenne, il prolongerait aussi les crédits d'impôt pour les familles avec enfants", a-t-il énoncé.
En outre, cet accord se traduirait pas une extension de l'assurance-chômage "pour deux millions d'Américains à la recherche d'un emploi", a ajouté le président.
Epée de Damoclès fiscale
Le compte à rebours vers des hausses d'impôts et des coupes drastiques dans les dépenses publiques était enclenché lundi à Washington, où les tractations de la dernière chance se sont poursuivies toute la journée.
Si les discussions n'aboutissent pas, se produira, à la première heure du 1er janvier, une hausse des impôts automatique pour la quasi totalité des contribuables, tandis que des coupes claires dans les dépenses de l'Etat fédéral sont prévues 24 heures plus tard.
Récession américaine possible
En cas d'échec, des économistes ont mis en garde contre une possible replongée de la première économie mondiale dans la récession. Les effets de fond de ce choc devraient toutefois prendre du temps à se faire ressentir, et seraient pour la plupart réversibles si les élus agissent rapidement ensuite.
Mais d'un point de vue psychologique, un "mur budgétaire" pourrait provoquer un décrochage des marchés, d'autant plus que d'autres échéances difficiles pointent à l'horizon, comme le nécessaire relèvement du plafond légal de la dette au premier trimestre.
afp/olhor
Cours du pétrole en hausse
Les cours du pétrole à New York ont fini en nette hausse lundi, les investisseurs pariant sur la conclusion imminente d'un accord sur le budget des Etats-Unis qui permettrait d'éviter une cure de rigueur potentiellement néfaste pour la demande énergétique du pays.
Le baril de référence pour livraison en février a gagné 1,02 dollar, pour s'établir à 91,82 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les investisseurs estiment que "même si un accord n'est pas conclu ce soir, il le sera dans les jours à venir et que par conséquent il ne devrait y avoir aucun effet majeur négatif sur l'économie américaine", estime un analyste de Strategic Energy and Economic Research..
Seuil légal de la dette atteint
La dette publique des Etats-Unis a dû atteindre sa limite légale lundi, comme l'avait annoncé le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, augurant de la prochaine joute politique qui devrait succéder au "mur budgétaire".
Contacté lundi par l'AFP, le Trésor n'a pas confirmé ou infirmé que ce seuil légal fixé à 16'394 milliards de dollars avait été atteint. Selon le dernier décompte officiel, qui date de vendredi, le montant de dette soumis à la limite légale s'élevait à 16'298 milliards.