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Un accord de dernière minute permet d'éviter le "mur budgétaire"

Obama [AP Photo/Keystone - Charles Dharapak]
Barack Obama a annoncé l'accord sur le budget le lundi 31 décembre tard dans la nuit. - [AP Photo/Keystone - Charles Dharapak]
Aux Etats-Unis, Barack Obama et ses adversaires républicains ont réussi à trouver in extremis un accord sur les questions fiscales, permettant ainsi au pays d'éviter des mesures budgétaires automatiques radicales.

La Maison Blanche et ses adversaires républicains sont parvenus à un accord sur les impôts dans la nuit de lundi à mardi, permettant d'envisager aux Etats-Unis d'éviter de justesse la cure d'austérité forcée du "mur budgétaire".

Le vice-président Joe Biden et le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell ont conclu au terme de tractations ardues un compromis qui augmenterait les impôts des Américains les plus aisés et repousserait de deux mois toute coupe claire dans les dépenses.

Votes de confirmation

Le Sénat américain à majorité démocrate a entériné mardi matin cet accord. Le texte doit encore être entériné par la Chambre des représentants aux mains des républicains, avant promulgation par le président Barack Obama. L'examen du texte par la chambre basse du Congrès a commencé mardi à midi (18h00 suisses). Le vote est prévu mercredi.

Le chef de file des Républicains à la Chambre américaine des représentants, Eric Cantor, a toutefois déclaré mardi qu'il n'était pas favorable au compromis sur le "mur budgétaire" voté au Sénat. Lors de la réunion, les élus républicains de la Chambre ont critiqué l'insuffisance de baisse des dépenses dans le compromis voté par le Sénat, a déclaré le porte-parole d'Eric Cantor.

Si les deux assemblées donnent leur feu vert, les Etats-Unis éviteront in extremis les conséquences du "mur budgétaire". Il s'agit d'un cocktail de hausses d'impôts dues à l'expiration des cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush et de coupes drastiques dans les dépenses, fruit d'un marchandage datant de 2011 au Congrès.

Deux mois de répit

Vu le manque de temps pour organiser le vote, la Chambre avait renoncé à se prononcer lundi. La collision avec le "mur budgétaire" a eu techniquement lieu à minuit (05H00 GMT mardi), mais ses effets seront limités dans l'immédiat, puisque mardi est un jour férié où les administrations et les places financières seront fermées.

L'accord repoussera aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus d'élaborer un plan de réduction des dépenses.

agences/rber

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Le contenu de l'accord

Le marché obtenu entre le vice-président Joe Biden et le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell prévoit une hausse des taux d'imposition pour les foyers aux revenus supérieurs à 450'000 dollars par an et une extension de l'assurance-chômage.

Barack Obama avait défendu pendant sa campagne de réélection un seuil à 250'000 dollars, mais a dû transiger.

Affrontement à venir sur la dette

Cet affrontement en annonce un autre d'ici quelques semaines, celui du relèvement du plafond légal de la dette, atteint officiellement lundi.

La décision de repousser de deux mois les décisions sur les dépenses risque d'agglomérer ces deux dossiers distincts et donc de créer un nouveau "mur budgétaire" encore plus lourd de menaces.