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Les cinq violeurs présumés de l'étudiante indienne inculpés pour meurtre

De nombreuses manifestations se sont tenues après le drame. [Prakash Singh]
De nombreuses manifestations se sont tenues après le drame. - [Prakash Singh]
Cinq auteurs présumés du viol collectif d'une étudiante de 23 ans dans un bus à New Delhi, décédée des suites de l'agression, ont été inculpés pour meurtre, enlèvement et viol par la police indienne.

La police indienne a formellement inculpé jeudi cinq auteurs présumés du viol collectif d'une étudiante à New Delhi, décédée des suites de l'agression, lors d'une audience devant la justice. Ils ont été inculpés de meurtre, enlèvement et viol.

Les cinq hommes, âgés de 19 à 35 ans et qui encourent la peine de mort s'ils sont jugés coupables par la justice, n'étaient pas présents lorsque les médias ont été autorisés à entrer dans la salle d'audience. Les journalistes n'ont pas été autorisés à écouter la lecture du procès-verbal. La prochaine audience a été fixée à samedi.

Un sixième inculpé?

Ces cinq accusés sont majeurs. Un sixième suspect, qui aurait 17 ans, devrait être jugé par un tribunal pour enfants et il pourrait ainsi éviter la peine capitale. Il subit actuellement un examen osseux pour vérifier son âge.

Cette première audience du tribunal du district de Saket, dans le sud de New Delhi, s'est ouverte jeudi sur la présentation du rapport de 1000 pages dressé par la police. Les avocats rattachés à ce tribunal avaient toutefois annoncé mercredi qu'ils refuseraient de défendre les suspects, jugement que "ce serait immoral".

Destruction de preuves

Selon le rapport, la jeune femme, décédée samedi des suites du viol survenu le 16 décembre, a mordu trois de ses agresseurs pour tenter de leur échapper. Les morsures, ainsi que du sang, du sperme et des cheveux, de même que le témoignage de son ami devraient servir de preuves contre les accusés, ont précisé les médias et des sources policières.

Selon "The Times of India", l'un des éléments d'accusation que compte présenter la police porte sur la destruction de preuves par le chauffeur du bus, qui a pris part au viol: selon le rapport, ce dernier a tenté de laver le véhicule et a brûlé les vêtements arrachés à la victime.

agences/boi

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Le rappel des faits

La violente agression dont a été victime la jeune étudiante indienne remonte au 16 décembre dans un bus de New Dehli, la capitale de l'Inde.

La jeune femme a été violée à plusieurs reprises, agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée, puis jetée hors du véhicule avec son ami alors qu'ils rentraient du cinéma.

Transférée à Singapour avec d'importantes lésions à l'intestin et au cerveau, l'étudiante est décédé samedi dernier.

La nature particulièrement violente de cette attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue en Inde contre les agressions et viols commis en toute impunité dans ce pays.

De nombreuses manifestations ont suivi à travers l'Inde, rassemblant des milliers de personnes.

Un politicien accusé de viol

Dans le nord-est de l'Inde, un groupe de femmes, rejoint par quelques hommes, a arraché la chemise et battu un homme politique accusé de viol.

Membre du Parti du Congrès au pouvoir et élu dans un district de l'Assam (nord-est), l'homme a été pris à partie et frappé ce jeudi. Selon la police, qui a ouvert une enquête, selon le New York Times, il est accusé d'avoir violé sa propre épouse à Chirang, une région isolée, proche du Bhoutan.