The Economist brocarde vendredi sur sa Une le président américain Barack Obama et le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, caricaturés en Européens en raison de leur "mauvaise gestion" de la crise du "mur budgétaire".
Baguettes à la main, coiffé d'un béret et arborant un foulard rouge et une marinière, Barack Obama présente tous les attributs clichés du Français. John Boehner porte lui un costume bavarois.
"L'Amérique devient européenne"
Derrière eux, un drapeau européen flotte sur le Capitole. "L'Amérique devient européenne. Un système cassé, un accord minable et pas de solution en vue...", titre l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires.
Après des semaines de négociations acharnées entre les démocrates et les républicains, le Congrès américain a adopté mardi soir une loi évitant au pays la cure d'austérité du "mur budgétaire" mais de nouvelles batailles se profilent sur les coupes budgétaires, qui ont été repoussées de deux mois, et le relèvement du plafond de la dette.
afp/jgal
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Dans son éditorial, The Economist raille "les troublantes similarités entre la mauvaise gestion budgétaire à Washington et le fouillis dans la zone euro".
"Au cours des trois dernières années, les dirigeants américains ont regardé la gestion de la crise de l'euro par l'Europe avec un mépris à peine dissimulé (...) Ces critiques étaient toutes valables mais désormais ceux qui les ont faites devraient ôter les poutres de leurs yeux", critique The Economist.
"La chose la plus triste de l'accord de cette semaine est à quel point MM. Obama et Boehner semblent ignorer les dommages plus larges que leur petit esprit partisan fait à leur pays", poursuit l'hebdomadaire, qui avait appelé en novembre à voter, avec moins d'enthousiasme qu'en 2008, pour Barack Obama, "le diable que l'on connaît".
"Pourquoi les pays en développement devraient faire confiance au leadership américain quand (le pays) semble incapable de résoudre quoi que ce soit chez lui ? ", s'interroge-t-il.
"En échouant encore une fois à résoudre le problème budgétaire fondamental de l'Amérique, (Barack Obama) et les dirigeants républicains bâtissent Bruxelles sur le Potomac", le fleuve qui arrose Washington, conclut The Economist.
La France souvent taclée
The Economist est un grand habitué des unes "assassines" et a, à plusieurs reprises, brocardé la France.
La dernière polémique en date remonte au 16 novembre dernier, avec un dossier de quatorze pages titré en première page "La France, bombe à retardement au coeur de l'Europe".
A quelques jours du second tour des élections présidentielles de 2012, le 4 mai, l'hebdomadaire avait titré "The rather dangerous Mr. Hollande" (Le plutôt dangereux Monsieur Hollande).