Palais présidentiel et ministères effondrés, parlement rasé, cathédrale en ruine : les symboles d'Haïti ont disparu de la capitale Port-au-Prince, ravagée il y a tout juste trois ans par un séisme qui a tué 250'000 personnes, et la reconstruction bat de l'aile.
"Malgré toutes les souffrances, Haïti se relève", a toutefois assuré le président Michel Martelly samedi lors d'une cérémonie en mémoire des victimes. "Un tas de ferraille et des tas de pierres, c'est tout ce que le 12 janvier 2010 a laissé du palais du peuple haïtien, mais le drapeau reste debout et fier", a ajouté le chef de l'Etat, juché sur une estrade dressée sur les ruines du palais présidentiel.
Plus de quarante bâtiments publics ont été détruits ce 12 janvier 2010 ainsi que des établissements scolaires et des églises. "Nous avons enregistré des pertes évaluées à près de 13 milliards de dollars", estime le président, arrivé au pouvoir un peu plus d'un an après le séisme.
Or, déplore-t-il, seulement un tiers de l'aide internationale a été confiée au gouvernement haïtien car "beaucoup plus d'argent a été géré par les organisations internationales" (Lire ci-contre).
Au moins 1,5 million de déplacés
"Plus on envoie de l'aide à Haïti, plus on dirait que les choses n'avancent pas. Donc il y a quelque chose qui ne marche pas. Alors arrêtez d'envoyer de l'argent. Regardons les choses en face pour mettre en place un meilleur mécanisme pouvant apporter des résultats", a suggéré Michel Martelly vendredi devant des journalistes.
Au cours des deux dernières années, quelques centaines de logements ont été érigés ça et là pour libérer les espaces publics occupés par les centaines de milliers de sans abris. Des milliers de fonctionnaires de l'administration et de la présidence se sont installés dans des constructions préfabriquées.
Le séisme a entraîné le déplacement de 1,5 million de personnes, mais le processus de reconstruction de la capitale et des régions d'Haïti dévastées tarde à démarrer.
afp/olhor
La coopération internationale critiquée
Le président haïtien Michel Martelly a affirmé qu'il n'était "pas satisfait" de la coopération internationale avec son pays qui commémore ce 12 janvier le violent séisme qui l'a ravagé en 2010.
"Où est allé l'argent donné à Haïti après le séisme ?", s'est demandé le chef de l'Etat lors d'une rencontre vendredi soir avec plusieurs journalistes. Selon lui, un tiers seulement de l'aide internationale a été confiée au gouvernement haïtien.
"La majorité de l'aide a été dépensée par les ONG pour les urgences, mais pas pour la reconstruction d'Haïti", a déploré M. Martelly, qui souhaite revoir la coopération internationale afin d'obtenir de meilleurs résultats.