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Une ville au nord de Bamako tombe en mains islamistes au Mali

Des membres d'Ansar Dine à Kidal, au Mali, pendant l'opération Serval menée par la France.
La prise de Diabali par les djihadistes s'est faite en dépit de l'intervention française qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions.
Les djihadistes ont pris lundi la ville de Diabali, au Mali, malgré l'intensification des frappes de l'armée française. Sur le plan diplomatique, Yves Rossier, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, a expliqué à la RTS que la Suisse considérait l'action française comme tout à fait légitime car conforme au droit international.

La ville de Diabali, à 400 kilomètres au nord de Bamako, est tombée lundi aux mains des djihadistes, en dépit de l'intervention française qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions, a indiqué un élu de la ville.

Les combattants djihadistes, soumis à des frappes aériennes françaises, ont toutefois évacué lundi les autres grandes villes du nord du Mali qu'ils occupaient, ont constaté des témoins sur place, un porte-parole des islamistes évoquant un "repli tactique".

Mais, dans le même temps, les islamistes sont repassés à l'offensive dans l'ouest du Mali en s'emparant lundi de la localité de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, après des combats contre l'armée malienne.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) annonce pour sa part avoir pris en charge dans les hôpitaux de Mopti (centre) et Gao (nord) 86 personnes blessées lors des derniers combats et bombardements, indiquant ne pas disposer de bilan des décès.

Les voisins du Mali ont par ailleurs annoncé lundi avoir pris des mesures pour éviter toute infiltration des groupes armés islamistes: l'Algérie a ainsi fermé ses frontières avec le Mali. Et l'armée mauritanienne s'est redéployée pour "boucler la frontière".

Berne soutient l'action française

L'intervention militaire française dans le nord du Mali est parfaitement légitime, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Yves Rossier, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, a affirmé lundi dans l'émission de la RTS Forum que la Suisse soutenait l'action française au Mali, puisqu'elle était conforme au droit international.

Il a également répété que la Suisse était active depuis longtemps dans la région et qu'elle continuerait à le faire.

Une soixantaine de Suisses se trouvent actuellement au Mali, mais dans le sud contrôlé par le gouvernement, a-t-il ajouté. Il recommande aux Suisses de s'abstenir de se rendre dans la région.

Plus de 60 morts à Gao dimanche

Dimanche, Gao, une des principales villes du nord malien, tombée sous la coupe des jihadistes il y a plus de neuf mois, a fait l'objet d'intenses bombardements par des avions Rafale français, qui ont tué plus d'une soixantaine de combattants, selon des estimations des habitants et d'une source de sécurité régionale. (Lire: L'armée française a lancé des frappes aériennes sur le Mali)

La France - "en guerre contre le terrorisme" au Mali selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian - avait bloqué vendredi la progression des groupes armés islamistes vers le centre du pays, avant de bombarder dimanche et lundi les positions qu'ils contrôlent dans le nord.

agences/pym

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La France officiellement menacée

Des djihadistes basés dans le nord du Mali ont annoncé lundi qu'ils allaient "frapper le coeur de la France", selon un responsable du MUJAO.

"La France a attaqué l'Islam (...) Au nom d'Allah, nous allons frapper le coeur de la France", a déclaré Abou Dardar, l'un des responsables du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO).

Interrogé sur l'endroit où ce "coeur" de la France serait frappé, Abou Dardar a affirmé: "Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe".

Abou Dardar a aussi évoqué le sort des huit otages français détenus au Sahel. "Nous allons faire aujourd'hui un communiqué sur les otages", a-t-il déclaré.

Réunion lundi du Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé lundi à New York des consultations à huis clos sur l'intervention française au Mali. La France répète qu'elle agit en vertu de l'article 51 de la Charte de l'ONU qui prévoit "le droit de légitime défense" lorsqu'un des membres de l'ONU fait l'objet d'une agression armée.

L'ambassadeur français Gérard Araud a indiqué à la presse que l'objectif de ces consultations était aussi "d'informer nos partenaires" sur les progrès de l'opération Serval en cours au Mali.

Gérard Araud a précisé "qu'aucun pays du Conseil n'avait mis en cause la base" juridique de l'intervention française "parce que tout le monde considère que c'est une façon normale d'agir".

Cette réunion fait suite à une lettre de vendredi soir dans laquelle la France informait le Conseil de son intervention au Mali effectuée à la demande de Bamako, et indiquait qu'elle continuerait à tenir le conseil informé.

Pour justifier son intervention, Paris met en avant l'article 51 de la charte de l'ONU qui mentionne "le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée".

Assistance logistique britannique

Les premiers vols d'avions de transport militaires britanniques pour appuyer l'opération des forces françaises au Mali devraient débuter lundi à partir d'une base du nord-ouest de la France.

Deux avions C17 britanniques, qui peuvent notamment embarquer des véhicules blindés de type VAB, doivent participer à cette mission.

La Grande-Bretagne a annoncé samedi qu'elle fournira une assistance militaire logistique à la France pendant son intervention, mais ne déploiera pas de personnel en situation de combat.