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La Tunisie salue les deux ans de la chute du président Ben Ali

Le président tunisien Moncef Marzouki, le chef du parlement Mustapha Ben Jafaar et le Premier ministre Hamadi Jebali passent les troupes en revue lors du second anniversaire de la révolution de jasmin. [FETHI BELAID]
Le président tunisien Moncef Marzouki, le chef du parlement Mustapha Ben Jafaar et le Premier ministre Hamadi Jebali passent les troupes en revue lors du second anniversaire de la révolution de jasmin. - [FETHI BELAID]
Les principaux dirigeants tunisiens ont marqué lundi le deuxième anniversaire de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali par un salut au drapeau. A Tunis, plus d'un millier de personnes ont défilé.

La Tunisie marquait lundi modestement les deux ans de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, première révolution du Printemps arabe, alors que le pays est déstabilisé par les violences sociales, une menace djihadiste et une impasse politique.

Le coup d'envoi des cérémonies a été donné vers 8 heures par le chef de l'Etat Moncef Marzouki, le Premier ministre, l'islamiste Hamadi Jebali et le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar qui ont salué le drapeau, place de la Kasbah, non loin du siège du gouvernement.

Un millier de militants défilent

Dans le centre de Tunis, les militants de différents partis d'opposition et pro-pouvoir ont défilé séparément sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la révolution du 14 janvier 2011, qui a marqué le début du Printemps arabe.

Plus d'un millier de militants de partis d'opposition laïques et des islamistes pro-gouvernementaux y étaient notamment réunis. Aucun incident n'avait été signalé en milieu de matinée.

La police était présente en nombre, les militants des deux camps s'affrontant régulièrement et des sources sécuritaires ayant indiqué craindre des attaques de la mouvance djihadiste responsable de plusieurs coups d'éclats, certains sanglants, depuis deux ans.

Peur de l'islamisme radical

Le chef de Nidaa Tounes et ex-Premier ministre post-révolutionnaire, Béji Caïd Essebsi, a d'ailleurs exprimé, lors de la cérémonie de salut au drapeau, ces craintes face à la montée d'un islamisme radical. L'opposant faisait référence à l'incendie criminel samedi d'un célèbre mausolée dans la banlieue de Tunis.

La mouvance salafiste fait figure de principal suspect, ses partisans ayant attaqué plusieurs sanctuaires de ce type ces derniers mois.

afp/jgal/olhor

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"Un pacte social" signé

Peu après, Hamadi Jebali, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Houcine Abassi, et la chef du patronat tunisien, Wided Bouchamaoui, ont signé un "pacte social" à l'Assemblée nationale constituante (ANC).

La signature de ce texte a une portée symbolique importante, misère et chômage ayant été les causes majeures de la révolution de l'hiver 2010-2011. Or depuis l'été les grèves, les manifestations et les heurts entre manifestants excédés par la pauvreté et policiers se sont multipliés. Dimanche encore, l'armée a dû être déployée à Ben Guerdane, au sud du pays, après une semaine de violences.

Le Premier ministre, issu du parti islamiste Ennahda, a promis lundi de "redoubler d'efforts" pour construire le consensus dans le pays et générer la croissance et a assuré vouloir élargir la coalition au pouvoir pour surpasser les profondes divisions de la classe politique.

Le président de l'Assemblée, très critiqué en raison de l'impasse de la rédaction de la Constitution, a promis que le futur texte garantira les "objectifs de la révolution, instaurera un Etat démocratique et l'alternance au pouvoir".

Aucun calendrier n'a été évoqué, alors que le pouvoir espère organiser les prochaines élections à l'été ou l'automne 2013.

Des détenus demandent grâce par le feu

Des détenus n'ayant pas bénéficié d'une grâce présidentielle à l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution ont mis le feu lundi à leur cellule dans une prison près de Tunis, en signe de protestation, a indiqué une source au ministère de la Justice.

Des pompiers ont été dépêchés sur les lieux, tandis que des unités de la Garde nationale (gendarmerie) et de l'armée ont été déployées aux alentours de la prison, a indiqué de son côté l'agence officielle TAP.