Un mois après le massacre perpétré à Newtown, dans l'Etat du Connecticut, un groupe de parents de l'école de Sandy Hook a appelé lundi à une "discussion nationale" pour éviter que ne se reproduise une telle tragédie.
Lors d'une émouvante conférence de presse, où des parents arboraient la photo de leur enfant tué le 14 décembre lors du massacre commis par Adam Lanza, ils ont demandé une conversation "sur tous les sujets", où "les opinions les plus opposées peuvent être débattues de bonne foi", pour faire du massacre de Newtown "un tournant", ont-ils dit.
Une tragédie qui doit créer un changement
"Je ne veux pas avoir à partager mon expérience, et avoir à consoler un autre parent la prochaine fois. Je ne veux pas de prochaine fois", a notamment déclaré, émue aux larmes, la mère de Dylan, 6 ans, l'une des vingt petites victimes d'Adam Lanza.
Nelba Marquez-Greene, maman d'une petite Ana, a raconté comment elle avait le 14 décembre "mis deux enfants au bus, et un seul est revenu". "Il faut faire de cette tragédie un moment de transformation", a-t-elle insisté.
Six adultes et vingt enfants ont été tués au fusil d'assaut par Adam Lanza, âgé de vingt ans, à mi-décembre, à Newton.
Mettre en place des solutions de bons sens
Réunis dans le groupe "Sandy Hook Promise", ces parents n'ont donné aucune précision ou recommandation et ont refusé à ce stade de commenter le débat politique en cours aux Etats-Unis.
Mais ils ont invité les millions de parents américains à s'engager à participer à cette conversation nationale, qui entend "identifier et mettre en place des solutions de bon sens", pour éviter de nouveaux Newtown.
Evoquant la responsabilité des détenteurs d'armes, Tom Bittman, l'un des co-fondateurs du groupe, a déclaré que ce dialogue devrait aussi porter "sur la santé mentale" et sur "comment rendre les écoles plus sûres". "Ne rien faire n'est pas une option", a-t-il insisté.
Un mois après le massacre, la petite ville du Connecticut peine toujours à dépasser le drame. L'école Sandy Hook est toujours inaccessible, la route d'accès ayant été fermée par la police.
ats/afp/olhor
Interdiction des armes d'assaut "sensée" pour Barack Obama
Le président Obama a évoqué pour la première fois lundi les recommandations formulées à sa demande par le vice-président Joe Biden, chargé ces dernières semaines de réfléchir à la violence armée aux Etats-Unis.
Joe Biden s'est entretenu avec les principaux acteurs du dossier, des associations de membres des forces de l'ordre aux éditeurs de jeux vidéo, en passant par la puissante National Rifle Association, le lobby des armes, qui refuse toute nouvelle réglementation.
"On m'a présenté une liste de propositions raisonnables et de bon sens qui peuvent être mises en oeuvre pour s'assurer que le genre de violence que nous avons vue à Newtown ne se reproduise pas", a déclaré le président au cours d'une conférence de presse.
Il a notamment évoqué "une interdiction des armes d'assaut", parmi les choses qui, selon lui, sont "sensées".
Parmi les autres pistes évoquées par le vice-président Joe Biden figurent également une limitation des chargeurs de grande capacité et des contrôles plus stricts des antécédents des acheteurs d'armes.