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Les preneurs d'otages en Algérie veulent l'arrêt des opérations au Mali

Site BP In Amenas
Le site BP d'In Amenas attaqué est situé à 1300 km d'Alger à proximité de la frontière libyenne.
Des islamistes, affirmant venir du Mali et agir en "riposte" à l'intervention militaire française dans ce pays, ont pris en otage mercredi 41 employés étrangers d'un site gazier algérien. Un groupe revendique cette action et exige "l'arrêt de l'agression" au Mali.

Un groupe islamiste armé a revendiqué mercredi la prise d'otages massive sur le site gazier BP d'In Amenas en Algérie. Il a notamment réclamé "l'arrêt de l'agression" au Mali, dans un communiqué publié par le site mauritanien Alakhbar, qui publie régulièrement les communiqués de djihadistes.

"Nous annonçons avoir réussi une attaque de taille en réaction à (...) la croisade menée par les forces françaises au Mali", indique le communiqué rédigé par un groupe intitulé les "Signataires par le sang", qui précise que "cette opération s'inscrit aussi dans une campagne mondiale de lutte contre les juifs et les croisés".

Les ravisseurs auraient par ailleurs réclamé la libération de 100 islamistes détenus dans ce pays avant de relâcher leurs otages, a indiqué mercredi un employé du site ayant requis l'anonymat.

Le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a affirmé mercredi soir que les autorités ne négocieront pas avec les "terroristes".

40 otages et 150 employés bloqués sur le site

Quarante et un Occidentaux, dont 7 Américains, sont retenus sur ce site d'In Amenas à l'est de l'Algérie, a affirmé un porte-parole du groupe islamiste qui les a enlevés, cité par deux sites d'informations mauritaniens, Agence Nouakchott information et Sahara Medias. Selon le porte-parole islamiste, des Français, des Britanniques et des Japonais figurent également parmi les otages. Il a précisé que cinq d'entre eux sont retenus dans l'usine alors que les 36 autres se trouvent "sur un site d'hébergement".

L'une des rares images de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, ancien responsable d'Al Qaïda au Maghreb islamique et soupçonné d'être l'instigateur de la prise d'otages survenue mercredi.
L'une des rares images de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, ancien responsable d'Al Qaïda au Maghreb islamique et soupçonné d'être l'instigateur de la prise d'otages survenue mercredi.

150 employés algériens du groupe français CIS Catering (hôtellerie) sont aussi retenus sur le site. "J'ai 150 employés algériens qui sont laissés en liberté sur la base, contrairement aux otages étrangers qui sont eux bloqués dans un coin et ne peuvent pas bouger. Mais ils (les employés, ndlr) n'ont pas le droit de quitter la base", a précisé le PDG, brièvement joint au téléphone par l'AFP.

Deux étrangers, dont un Britannique, ont été tués dans l'attaque du site gazier exploité par l'entreprise nationale algérienne Sonatrach avec les compagnies britannique British Petroleum et norvégienne Statoil à Tigantourine, à 40 km d'In Aménas, selon l'agence de presse algérienne APS.

"Trahison"

Le porte-parole a ajouté que cette opération intervient "en réaction à l'ingérence flagrante de l'Algérie autorisant l'usage de son espace aérien par l'aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali". Il a estimé que cette attitude de l'Algérie "est une trahison pour le sang des martyrs algériens tombés sous les balle du colon français".

Selon les deux sites d'informations mauritaniens, ce porte-parole est membre d'un groupe islamiste récemment créé par Mokhtar Belmoktar dit "Le Borgne", qui a longtemps été l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Un combattant joint par l'AFP a confirmé que les attaquants étaient des membres d'al-Qaïda, venus du Mali, et appartenant à la brigade "Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar", qui avait "menacé de riposter à toute intervention militaire au Mali". La France y mène depuis vendredi une intervention militaire (lire: Les militaires français progressent vers le nord du Mali).

afp/ptur/moha

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