Un conflit social entre la direction de Boeing et les ingénieurs du constructeur aéronautique américain s'est envenimé jeudi à la faveur des incidents techniques ayant cloué au sol les 787 dans le monde entier.
La direction de Boeing, qui négociait depuis des mois avec le syndicat SPEEA (Society of Professional Engineering Employees in Aerospace) représentant les 23'000 ingénieurs et techniciens du constructeur, a interrompu les négociations et présenté une offre "finale".
Dans un communiqué, Boeing a précisé offrir notamment une augmentation salariale de 5% pour les employés actuels et un plan de retraite "amélioré" pour les nouveaux employés.
Recours à la grève
Dans un communiqué séparé, le SPEEA a affirmé que la direction avait en fait l'intention de "supprimer" le plan de pension pour les nouveaux salariés. Il a appelé ses adhérents à rejeter l'offre de la direction, menaçant de recourir à la grève. Le syndicat a en outre affirmé que ses adhérents avaient été écartés de l'enquête de l'autorité américaine de l'aviation civile, la FAA, sur les incidents ayant conduit à l'interdiction de vol du 787.
Le 787, baptisé "Dreamliner", est construit sur 135 sites par 50 sous-traitants, comme le japonais GS Yuasa qui fabrique les batteries à l'origine des problèmes ayant conduit à son immobilisation, ou le français Thales, qui les assemble. Aucun avion au monde n'a une fabrication aussi morcelée et les syndicats de Boeing dénoncent depuis le début cette stratégie destinée selon eux à les affaiblir.
agences/hend