Armstrong risque-t-il la prison?
Théoriquement, oui. Puisqu'il avait dans un premier temps nié les faits avant d'admettre s'être dopé, il pourrait écoper de 30 ans de prison et 1,4 million de francs d'amende pour parjure. L'athlète Marion Jones, reconnue coupable de parjure en 2008 pour des faits identiques, avait passé six mois en prison (lire: Athlétisme). Mais Lance Armstrong devrait éviter la prison. Le cycliste américain a sans aucun doute pris ses précautions avant de parler. Il ne court "aucun risque de poursuites pénales" de la part du gouvernement américain, a ainsi assuré une source proche du dossier. Une affirmation corroborée par un expert selon qui il est "plus que probable" que Lance Armstrong a conclu un accord à l'amiable avec le gouvernement, que ce soit pour des poursuites pénales ou civiles.
Le palmarès d'Armstrong est-il effacé?
Le 22 octobre 2012, l'Union cycliste internationale (UCI) a annulé le palmarès de Lance Armstrong depuis 1998 (lire: Dopage), année à laquelle aurait débuté le dopage organisé de Lance Armstrong selon l'Agence américaine antidopage. Le Comité international olympique a logiquement suivi le mouvement en lui retirant sa médaille de bronze obtenue aux JO de Sydney en 2000. Pour l'heure, Lance Armstrong conserve ses titres acquis avant 1998, notamment celui de champion du monde sur route en 1993. Mais s'il était avéré que le Texan se dopait déjà au début de sa carrière, l'UCI pourrait élargir ses sanctions à l'ensemble de sa carrière.
Armstrong devra-t-il payer?
Oui. Le Texan doit rembourser ses primes de course, soit 3,6 millions de francs glanés sur le Tour de France et 125'000 francs remportés dans d'autres courses. Lance Armstrong est par ailleurs menacé par deux procès au civil (par l'hebdomadaire britannique "Sunday Times" et l'assureur américain SCA Promotions) pour des sommes qui avoisineraient les 10 millions de francs. Il pourrait maintenant être assailli par d'anciens parraineurs ou partenaires estimant avoir été dupés. Malgré tout, Lance Armstrong ne devrait pas être ruiné car sa fortune est estimée à 90 millions de francs.
Que devient la fondation d'Armstrong?
Livestrong, la fondation de lutte contre le cancer qu'il avait fondée en 1997 après avoir vaincu la maladie mais avec laquelle il a coupé les ponts, s'est dite "déçue" d'entendre que son héros a "trompé les gens". Toutefois, elle ne devrait pas être pénalisée financièrement par les aveux du cycliste. Lance Armstrong s'était en effet retiré de l'organisation suffisamment tôt pour que les sponsors - dont le principal, Nike, qui verse quelques 5,6 millions de francs chaque année - maintiennent leur confiance. Livestrong aurait collecté quelque 475 millions de francs en quinze ans d'existence. Malgré tout, le nom d'Armstrong et son image désormais écornée risque de poursuivre l'association encore longtemps.
Qui pourrait être éclaboussé par ses aveux?
Dans l'immédiat, personne n'est sur la sellette après ses aveux. Lance Armstrong a en effet refusé d'accuser quelqu'un d'autre, prenant sur lui tous ses dérapages. Il a également défendu l'UCI, expliquant que l'organisme n'avait jamais caché des résultats compromettants. Il a également blanchi le directeur du laboratoire antidopage de Lausanne, Martial Saugy, en expliquant qu'aucune rencontre secrète n'avait été organisée. Enfin, concernant le docteur Michele Ferrari, dont le rôle en matière de dopage a été souligné dans le rapport de l'agence américaine antidopage, Lance Armstrong l'a décrit comme "un homme bien et un homme intelligent". Enfin, il a assuré qu'il n'avait jamais forcé ses équipiers à se doper.
Victorien Kissling, avec les agences