Damas a protesté auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre la pétition de 57 pays remise par la Suisse et réclamant la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes commis en Syrie, a rapporté l'agence officielle syrienne Sana.
Dans un message adressé au président du Conseil de sécurité de l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères affirme que "le gouvernement regrette l'insistance de ces pays à suivre une fausse approche (du problème) refusant de reconnaître le devoir de l'Etat syrien de protéger son peuple du terrorisme imposé par l'étranger".
Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire qui s'est transformée en une guerre civile sanglante, le régime de Bachar al-Assad dit faire face à des "groupes terroristes" armés et financés par l'étranger. Le message souligne que "les groupes terroristes armés sont financés, entraînés par certains Etats qui ont signé la pétition, où ils trouvent également refuge".
Une campagne "inique et trompeuse"
Le message regrette que "la Suisse, un pays connu auparavant pour sa neutralité, ait lancé cette campagne inique et trompeuse contre un pays (la Syrie) membre des Nations unies, en défendant les pratiques des groupes terroristes".
Cette initiative "prouve une fois de plus que ces pays signataires du message pratiquent la duperie et la (politique) de deux poids deux mesures en traitant avec la crise en Syrie et les lois des droits de l'Homme".
ats/jgal
Violents bombardements dans tout le pays
L'aviation syrienne bombardait samedi Damas et sa périphérie faisant des blessés et des destructions, alors que des renforts militaires se dirigeaient vers Daraya, au sud-ouest de la capitale, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'aviation a également bombardé la Ghouta orientale, une région de vergers qui borde la capitale, y faisant trois morts, selon l'OSDH.
L'artillerie et les avions de combat pilonnaient également les régions de Deraa (sud) et de Homs (centre), alors que des combats se poursuivaient dans les provinces de Deir Ezzor (est) et d'Alep (nord) où deux rebelles ont péri.
Dans la province d'Idleb (nord-ouest), de violents combats opposaient soldats et rebelles sur la route internationale "pour couper le passage aux renforts militaires en direction des bases militaires de Wadi Deif et Hamidiyé", dernières bases aux mains du régime dans le secteur.
Dans le nord-est kurde du pays, le Conseil national kurde en a appelé dans un communiqué à l'opposition syrienne pour mettre un terme aux combats entre combattants rebelles et kurdes qui durent depuis quatre jours à Rass al-Aïn.
Un premier bilan provisoire de l'OSDH fait état de 13 morts à travers la Syrie samedi.
Le sénateur américain McCain contre Assad
Le sénateur américain John McCain a déclaré samedi soir à Jérusalem que les Etats-Unis devaient s'engager de manière plus importante afin de soutenir "le peuple de Syrie dans (son) effort" pour chasser le président Bachar al-Assad.
John McCain est engagé depuis des mois en faveur d'une intervention en Syrie, par le biais de livraisons d'armes aux rebelles et par des frappes aériennes comme contre les forces de Mouammar Kadhafi en Libye.
Dans la journée, l'ancien rival de Barack Obama à l'élection présidentielle américaine de 2008 a visité un camp de réfugiés syriens en Jordanie "pour voir de près la souffrance du peuple syrien", a-t-il expliqué au début d'une rencontre avec le président israélien Shimon Pérès.
L'ONU a abordé la proposition vendredi
La Suisse a remis lundi dernier au Conseil de sécurité une pétition dans laquelle, elle demande, avec 57 autres Etats, que la CPI ouvre une enquête sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis en Syrie.
Le texte a été soutenu par plusieurs des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la France et la Grande-Bretagne, mais pas des Etats-Unis.
Les représentants des deux pays se sont engagés, avec ceux de l'Australie, du Luxembourg et de la Corée du Sud, à faire avancer la cause auprès du Conseil.
L'instance onusienne a abordé, pour la première fois vendredi à New York, de la proposition helvétique. La discussion n'a toutefois débouché sur aucun vote.