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Une coalition menée par le parti d'Angela Merkel perd en Basse-Saxe

Le candidat du SPD, Stephan Weil, est prêt à gouverner avec une majorité d'une seule voix. [Michael Kappeler]
Le candidat du SPD, Stephan Weil, est prêt à gouverner avec une majorité d'une seule voix. - [Michael Kappeler]
Une alliance de gauche a fait tomber la coalition de droite menée par la CDU dimanche en Basse-Saxe. La défaite est "douloureuse", a admis Angela Merkel. Peer Steinbrück se relance dans la course à la chancellerie.

L'alliance des sociaux-démocrates (SPD) et des Verts a fait tomber de justesse et au bout d'un long suspense dimanche soir le gouvernement régional de coalition des conservateurs (CDU) et des libéraux (FDP) de la chancelière Angela Merkel en Basse-Saxe. Ce succès est dû en grande partie au bon score obtenu par les Verts.

Le SPD et les Verts ont obtenu ensemble un siège de plus que les conservateurs et les libéraux. D'après les estimations des télévisions publiques allemandes ARD et ZDF, les conservateurs (CDU) ont obtenu environ 36% des voix (en baisse de 6,5 points par rapport à 2008) et le FDP 9,9% (+ 1,7) contre 32,6% (+ 2,3) pour le SPD et 13,7% (+ 5,5) les Verts.

Il s'agissait du dernier test électoral avant une élection régionale en Bavière et les législatives au niveau national le 22 septembre.

Stephan Weil prêt à gouverner

David McAllister, le ministre-président du Land de Basse-Saxe au nord de l'Allemagne, est un des dauphins potentiels d'Angela Merkel. [AFP - ODD ANDERSEN]
David McAllister, le ministre-président du Land de Basse-Saxe au nord de l'Allemagne, est un des dauphins potentiels d'Angela Merkel. [AFP - ODD ANDERSEN]

Si les résultats officiels le confirment, ce résultat devrait permettre à la gauche de faire chuter le gouvernement régional de David McAllister (CDU), un homme de 42 ans d'origine écossaise. La chancelière était apparue sept fois à ses côtés pendant la campagne.

Le candidat du SPD pour ce scrutin régional, Stephan Weil, a annoncé dimanche soir qu'il était prêt à gouverner avec une majorité d'une seule voix. "En l'état actuel des choses, c'est mon intention", a-t-il dit.

Un peu plus de six millions d'électeurs ont été appelés à voter dans cet Etat régional, le quatrième plus peuplé d'Allemagne, qui abrite notamment le siège du numéro un européen de l'automobile Volkswagen.

agences/bri

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Une "défaite douloureuse", admet Angela Merkel

"Je ne vais pas faire semblant: après toutes les émotions suscitées par cette élection, la défaite fait d'autant plus mal", a réagi la chancelière à Berlin.

"Cela ne pouvait pas être pire pour la CDU/CSU", selon l'édition en ligne du magazine Der Spiegel, qui parle de "cauchemar" pour Angela Merkel.

La campagne pour les législatives "sera bien plus brutale que ne l'espérait la chancelière", estime le journal.

Il s'agit du 4e Land imporant que le parti conservateur perd depuis 2009, après des défaites en Rhénanie du nord-Westphalie ou en Bade-Wurtemberg.

Les journaux étaient unanimes à désigner le responsable de la défaite: le parti libéral FDP, allié de la CDU. Pour Die Welt, le "dopage" du FDP a "cannibalisé" la coalition CDU/FDP.

Quoiqu'il en soit, Angela Merkel devrait réussir à se lancer dans un 3e mandat de chancelière, tant elle est populaire. De plus, au niveau national, elle conserve une large avance.

Changements chez les libéraux

Après hésitations lundi, le vice-chancelier allemand Philipp Rösler a décidé de rester à la présidence du parti libéral FDP.

En revanche, Rainer Brüderle, chef du groupe parlementaire, sera placé en tête de liste du FDP aux élections législatives à l'automne.

En outre, le congrès du FDP destiné à officialiser le chef de file aux élections et initialement prévu en mai est avancé.

Philipp Rösler, 39 ans, est critiqué en raison de mauvais sondages d'opinion et de la difficulté du parti d'imposer quoi que ce soit aux conservateurs CDU au sein du gouvernement.

Peer Steinbrück revient à la charge

Ce résultat relance le candidat des sociaux-démocrates Peer Steinbrück dans la course à la chancellerie, qui a d'ailleurs déclaré dimanche soir que cela "montre que la course est loin d'être jouée" au niveau national.

L'ex-ministre des Finances s'était fait plus discret après plusieurs gaffes. Il avait notamment choqué en estimant que le poste de chancelier n'était pas assez rémunéré compte tenu des responsabilités de la fonction.

Stephan Weil, maire d'Hanovre, la capitale régionale, avait pris ses distances avec le chef de file du SPD pour les élections fédérales, en raison des bourdes de celui-ci. Peet Steinbrück a d'ailleurs fait son mea culpa dimanche soir à ce propos.

Jusqu'à la mi-2012, l'alliance CDU-FDP (libéraux) comptait plus de dix points de retard dans les enquêtes d'opinion mais est ensuite remonté à un niveau équivalent à celui de la gauche. En face, SPD et Verts ont regardé avec consternation leur large avance dans les sondages s'évaporer.