A deux jours du début de l'examen au Parlement du projet de loi sur le mariage homosexuel, ses partisans ont défilé en masse dimanche après-midi à Paris. Ils étaient 125'000 selon la police, 400'000 selon les organisateurs.
Une participation forte, mais néanmoins inférieure à la mobilisation des opposants au projet qui avaient réuni le 13 janvier entre 340'000 (selon la police) et 800'000 personnes (selon les organisateurs) dans la capitale.
Derrière la banderole "Pour l'égalité maintenant, contre les discriminations tout le temps", le cortège s'est mis en marche peu après 14h00. De nombreux manifestants brandissaient des drapeaux arc-en-ciel, symbole de la cause homosexuelle.
Soutien du Premier ministre
L'appel à la manifestation avait été relayé par une large palette d'associations et de partis de gauche, y compris du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Que l'Assemblée nationale "soit appuyée par des mouvements d'opinion, tant mieux", a-t-il lancé samedi. Mais, quelle que soit l'ampleur de la mobilisation, les dés sont jetés. Il n'y a "aucun doute sur l'issue" de ce texte, "une loi sera votée et même à une large majorité", a insisté le chef du gouvernement.
La future loi traduit une promesse de campagne du président François Hollande pour légaliser le mariage homosexuel, ainsi que l'adoption, comme dans d'autres pays (Espagne, Portugal, Pays-Bas...). Selon un dernier sondage Ifop, l'opinion est majoritairement favorable au mariage homosexuel (à 63% pour) mais très partagée sur l'adoption (49% pour, 51% contre).
La conception de la famille au coeur des divisions
Pour les partisans du projet, il s'agit de défendre l'égalité des droits mais aussi la nécessité de sortir les familles homoparentales d'un vide juridique, qui prive par exemple le conjoint du parent biologique de tout lien légal avec l'enfant. Les opposants au projet affirment, eux, que le mariage est depuis toujours l'union d'un homme et d'une femme, et qu'un enfant ne peut se construire normalement qu'avec des parents de sexe différent.
A partir de mardi la polémique sera reportée à l'Assemblée avec le début de l'examen du texte. Tentative apparente de calmer le jeu, la majorité socialiste a renvoyé à un autre texte de loi sur la famille, attendu au printemps, le débat sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.
afp/ptur