Les auditions des neuf candidats à la succession de Pascal Lamy à la tête de l'OMC ont pris fin jeudi à Genève. Ils ont tous insisté sur la nécessité de donner un nouveau souffle à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
L'un des favoris, l'ambassadeur du Brésil à l'OMC Roberto Azevedo, a clos trois jours de présentation devant le Conseil général et la presse. "L'organisation a un vrai problème. Il y a 20 ans qu'aucun nouvel accord n'y a été conclu", a-t-il déclaré aux journalistes. "Il faut trouver un moyen de sortir de l'impasse, sinon le système continuera à être paralysé", a-t-il dit.
Conclure le cycle de Doha
Il s'est engagé à tout faire pour conclure le cycle de Doha, lancé en 2001, en soulignant qu'il bénéficie de la confiance de ses pairs, connaît les problèmes et qu'il peut aider à trouver des solutions. Le Brésilien suit les négociations à Genève depuis 1997.
Les autres candidats ont abondé dans le même sens. Le Sud-Coréen Taeho Bark a affirmé qu'il fallait "restaurer la confiance", alors que le Mexicain Herminio Blanco Mendoza a estimé que "quelque chose allait mal" dans l'organisation.
"Il faut absolument conclure le cycle de Doha", a insisté le Jordanien Ahmad Hindawi; "l'OMC doit être remise au travail", selon le Néo-Zélandais Tim Groser; "elle doit être revitalisée", d'après le Ghanéen Alan Kyerematen, "elle doit moderniser son agenda", selon la Kenyane Amina Mohamed. Ce leitmotiv a été repris aussi par la Costaricienne Anabel Gonzalez et l'Indonésienne Mari Elka Pangestu.
ats/lgr
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Les neuf candidats, tous munis d'une expérience dans le domaine commercial, vont maintenant faire campagne, en se rendant de capitale en capitale.
Le principe selon lequel le prochain directeur général de l'OMC devra être issu d'un pays en développement dispose d'un large soutien, selon des diplomates.
Toutefois, l'Amérique latine est divisée avec trois candidats, de même que l'Afrique (deux), ce qui complique la tâche. A ce stade, les ambassadeurs des 158 pays membres de l'OMC ont "seulement écouté" et ne prennent pas position.
Il reviendra à une troïka, composée du président du Conseil général de l'OMC, assisté du président de l'organe de règlement des différends et du président de l'organe de supervision commerciale, de mener les consultations.
Le président du Conseil général devra présenter un seul nom au terme du processus, au plus tard le 31 mai.
Fin de mandat
Le socialiste français Pascal Lamy, 65 ans, termine son deuxième mandat le 31 août. Son successeur prendra les rênes de l'organisation le 1er septembre et sa première tâche sera de finaliser les préparatifs de la conférence ministérielle de l'OMC prévue du 2 au 6 décembre à Bali (Indonésie).