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Nouvelle manifestation au Caire contre le président Mohamed Morsi

"Dégage!", scandait la foule au Caire à l'attention du président égyptien Mohamed Morsi. [Khaled Desouki]
"Dégage!", scandait la foule au Caire à l'attention du président égyptien Mohamed Morsi. - [Khaled Desouki]
Journée de protestation en Egypte avec une manifestation contre le président Morsi au Caire et un défilé à Port-Saïd mêlant hostilité au pouvoir islamiste et colère après la condamnation à mort de supporteurs de football. Les heurts ont fait un mort.

Des milliers de personnes ont défilé vendredi au Caire pour protester contre le président islamiste Mohamed Morsi, accusé de trahir les idéaux de la révolution qui lui a permis d'accéder au pouvoir. "Dégage!", répétait la foule qui a envahi les principales artères de la capitale après la prière hebdomadaire musulmane.

Heurts entre manifestants et policiers

Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et tiré en l'air vendredi pour disperser des manifestants qui leur lançaient des cocktails Molotov aux abords du palais présidentiel au Caire, selon un photographe de l'AFP. Outre les cocktails Molotov, les protestataires ont lancé aussi des pierres contre les forces de sécurité.

Un homme a été tué par balle vendredi devant le palais présidentiel au cours de ces heurts, a annoncé un haut responsable des autorités sanitaires égyptiennes.

Des heurts sporadiques ont également opposé les forces de l'ordre à des manifestants dans une avenue jouxtant la place Tahrir au Caire, non loin des ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, selon des témoins. La police a tiré à la chevrotine, blessant au moins deux manifestants qui ont été évacués par ambulance, a indiqué l'un des témoins.

Ces manifestations surviennent après un engagement la veille des principales forces politiques, au pouvoir comme dans l'opposition, à prévenir les violences qui ont coûté la vie à 56 personnes au moins en une semaine (lire Tentative de dialogue pour faire face à la crise en Egypte).

Gestion de la crise économique décriée

L'opposition accuse Mohamed Morsi et les Frères musulmans de privilégier leur idéologie islamiste au détriment de l'intérêt général.

Mohamed Morsi est également accusé d'échouer à faire face à la grave crise économique que traverse le pays, qui connaît une chute critique de ses réserves de devises, une baisse de la valeur de la monnaie nationale et une envolée de son déficit budgétaire.

Un mouvement qui a débuté le 24 janvier

Les affrontements avaient débuté le 24 janvier, à la veille du deuxième anniversaire du début soulèvement populaire ayant entraîné la chute de Hosni Moubarak.

La condamnation à mort samedi dernier de 21 supporteurs du club de foot de Port-Saïd a provoqué des émeutes et des affrontements qui ont fait plus de 40 morts dans cette ville. (lire encadré).

afp/hof

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Des manifestations à Port-Saïd aussi

Plusieurs milliers d'Egyptiens ont défilé vendredi à Port-Saïd, mêlant hostilité au pouvoir islamiste et colère après la condamnation à mort de supporteurs du club local inculpés dans le pire drame du football du pays survenu il y a un an jour pour jour.

Le 1er février 2012, cette cité portuaire a été le théâtre de heurts sanglants à l'issue d'un match de l'équipe locale, al-Masry, contre un club du Caire, al-Ahly, faisant au total 74 morts.

La condamnation à la peine capitale samedi dernier de 21 supporteurs du club port-saïdien a déclenché une flambée de violences dans la ville, provoquant la mort d'une quarantaine de personnes.

La ville est depuis placée sous état d'urgence et l'armée s'est déployée.

Beaucoup d'Egyptiens sont convaincus que les violences de l'an dernier à Port-Saïd ont été orchestrées par la police ou par des partisans du président déchu Hosni Moubarak.

Les habitants de la ville soupçonnent aussi le pouvoir et la justice d'avoir lourdement condamné des supporteurs locaux afin d'éviter la colère des "Ultras", les fans du club al-Ahly du Caire.