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Les socialistes espagnols demandent la démission de Mariano Rajoy

Pour le chef du Parti socialiste espagnol, Mariano Rajoy ne peut plus gouverner le pays. [VICTOR LERENA]
Pour le chef du Parti socialiste espagnol, Mariano Rajoy ne peut plus gouverner le pays. - [VICTOR LERENA]
Le scandale de corruption qui fragilise le chef du gouvernement de droite espagnol, Mariano Rajoy, a tourné dimanche à la crise politique: l'opposition socialiste réclame son départ.

Mariano Rajoy "doit abandonner la présidence du gouvernement espagnol", parce qu'il "ne peut pas faire face à la situation très grave que traverse l'Espagne", a lancé le chef du Parti socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, réagissant à un scandale de corruption qui soulève l'indignation populaire.

Le chef du Parti socialiste, adversaire malheureux de Mariano Rajoy en 2011, n'a en revanche pas réclamé de nouvelles élections dans l'immédiat.

Mariano Rajoy nie

"Des élections anticipées sont une possibilité, mais nous croyons que ce qui est important en ce moment, c'est un chagement à la tête du gouvernement", a-t-il dit.

Samedi, Mariano Rajoy avait nié avoir reçu de l'argent non déclaré, démentant des informations parues deux jours plus tôt dans le quotidien "El País", qui citaient son nom parmi une liste de supposés bénéficiaires de paiements occultes.

Mariano Rajoy n'avait cependant pas accepté de répondre aux questions de la presse, seule une retransmission de son discours devant les cadres du PP a été offerte aux journalistes. (Lire: Le chef du gouvernement espagnol nie les accusations de corruption)

agences/mre

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L'affaire Bárcenas

"L'affaire Bárcenas" a explosé le 18 janvier: le quotidien El Mundo affirmait alors que Luis Bárcenas, ancien trésorier du PP, avait distribué pendant deux décennies des enveloppes contenant entre 5000 et 15'000 euros à des dirigeants du parti, provenant d'entreprises privées.

Selon El Mundo, Mariano Rajoy n'a jamais touché ces enveloppes et avait ordonné de mettre fin à cette pratique en 2009.

25'200 euros pas année pour Rajoy

Mais jeudi dernier, le quotidien El País allait plus loin en publiant des photos de comptes manuscrits prétendûment établis entre 1990 et 2008 par Luis Bárcenas et par un autre trésorier du PP, Alvaro Lapuerta.

Selon ces documents, l'actuel chef du gouvernement aurait perçu, entre 1997 et 2008, des "paiements pour un total de 25'200 euros par an", sous forme de dons émanant de chefs d'entreprises.

Pour de nombreux Espagnols, cette affaire est "la goutte de trop", dans un pays étranglé par une politique de rigueur et un chômage à plus de 26%.

Des sondages ravageurs pour la classe politique

Depuis des mois, les dirigeants politiques espagnols battent des records d'impopularité.

Selon un sondage publié dimanche par "El País", le PP est tombé au plus bas dans les intentions de vote depuis sa victoire électorale de novembre 2011, à 23,9%, presque à égalité avec les socialistes (23,5%), principal parti d'opposition.

Le sondage montrent une défiance généralisée de la part des Espagnols envers leur gouvernement.

Ainsi, 77% des Espagnols rejettent la gestion de Mariano Rajoy, et 85% n'ont pas confiance dans le chef du gouvernement.

Par ailleurs, 76% des sondés ne croient pas aux explications du PP concernant l'affaire Bárcenas, 71% n'ont pas confiance dans les audit internes du parti et 80% espèrent que les politiciens ayant touché de l'argent au noir démissionnent.